Une vingtaine de jeunes chrétiens évangélistes sud-coréens qui
voyageaient en car sur l'axe Kaboul-Kandahar, la grande ville du
sud, ont été enlevés jeudi à environ 120 km au sud de Kaboul, a
déclaré le gouverneur de la province de Ghazni, Mirajuddin Pattan.
Il s'exprimait peu après l'annonce de leur rapt par Séoul.
Cet enlèvement, le plus important d'un groupe d'étrangers dans ce
pays depuis la chute du régime des talibans fin 2001, est survenu
au lendemain de celui, sur la même autoroute dans la province
voisine de Wardak, de deux Allemands et cinq Afghans travaillant
pour une entreprise non précisée.
«Enquête»
Le porte-parole habituel des talibans, Youssouf Ahmadi, a
revendiqué ces enlèvements. Concernant les 18 Sud-Coréens enlevés -
3 hommes et 15 femmes -, il a précisé que les talibans menaient
«une enquête sur leur cas, que le conseil de direction prendrait
ensuite une décision sur leur sort».
«Nous avons aussi enlevé deux ressortissants allemands. Nous
allons les libérer si les troupes allemandes se retirent
d'Afghanistan et si tous les talibans incarcérés dans ce pays sont
relâchés», a-t-il ajouté sans mentionner le cas des cinq Afghans
qui accompagnaient les Allemands.
ats/tac
Appel à quitter le pays
Les Sud-Coréens sont de jeunes évangélistes chrétiens, faisant partie de l'Eglise Saem-Mil, en périphérie de Séoul, qui sont «engagés dans des activités évangéliques de courte durée au service des enfants de Kandahar», a précisé à Séoul le chef de mission du Conseil chrétien de Corée, Joseph Park.
Parti de Kaboul, le groupe se rendait à Kandahar, à environ 450 km plus au sud, et devait traverser des régions où les attaques et affrontements sont quotidiens. Séoul a appelé les évangélistes coréens à quitter le pays.
De nombreuses personnes, dont un Italien et deux Français ont été enlevées cette année en Afghanistan. Elles ont été, pour la plupart, relâchées contre rançons.