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Gaza au bord de l'état d'urgence

Les heurts entre Fatah et Hamas ont repris dans la bande de Gaza
Les rues sont contrôlées par des hommes armés et masqués
La spirale de la violence se poursuit dans la Bande de Gaza, où au moins 20 Palestiniens ont été tués lors de nouveaux combats entre militants du Hamas et du Fatah, tandis que deux frappes aériennes israéliennes ont fait 5 morts.

Le Hamas a décrété une nouvelle trêve unilatérale prenant effet
à 17h GMT, un appel au cessez-le-feu relayé par le président
Mahmoud Abbas.



Au total, 44 personnes ont trouvé la mort depuis quatre jours dans
ces violences qui menacent la survie du gouvernement d'union
nationale Fatah-Hamas formé en mars et plongent la Bande de Gaza
dans une situation chaotique.

"Riposte sévère" d'Israël

A nouveau visé par des roquettes, Israël a de son côté promis
une "réponse sévère et sérieuse". "Nous observerons un
cessez-le-feu unilatéral à partir de 20h (heure locale, 17h GMT)",
a annoncé mercredi soir Khalil al-Haya, un représentant du Hamas
dans la Bande de Gaza. Des trêves similaires avaient été annoncées
lundi et mardi, sans effet.



Mahmoud Abbas, issu du Fatah, se rendra jeudi dans la Bande de
Gaza pour rencontrer le Premier ministre Ismaïl Haniyeh, membre du
Hamas, pour peut-être déclarer l'état d'urgence dans le territoire,
a indiqué son conseiller Yasser Abed Rabbo.



Les violences ont repris mercredi matin lorsque des militants du
Hamas armés ont attaqué le domicile d'un haut responsable du Fatah
à Gaza, tuant six gardes du corps. Les hommes du Mouvement de la
résistance islamique ont tiré des obus de mortier sur la maison du
chef de la sécurité du Fatah, Rachid Abou Chbak, avant de donner
l'assaut et de disposer des bombes artisanales à l'intérieur.



Une infirmière qui circulait à bord d'une ambulance a également
reçu une balle dans la tête et est morte après avoir été prise dans
les échanges de tirs.

Le Hamas tue ses propres hommes

Plus tard, des militants du Hamas ont tué cinq de leurs propres
combattants dans une embuscade qu'ils avaient tendue à un fourgon
du Fatah transportant des membres du Mouvement de la résistance
islamique.



Ces cinq hommes venaient d'être arrêtés par les Forces de sécurité
préventive affiliées au Fatah, dont deux membres ont également été
tués dans l'attaque. La radio du Hamas a par ailleurs annoncé la
mort d'un militant du Hamas dans un autre accrochage.



Le Mouvement de la résistance islamique a également poursuivi ses
tirs de roquettes sur la ville israélienne de Sderot, faisant un
blessé grave, selon les équipes de secours israéliennes.



ap/tac

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Réunion d'urgence en Israël

Face à cette situation, l'armée israélienne a mené une frappe aérienne sur un centre de commandement du Hamas à Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza, tuant quatre militants du mouvement radical.

Une seconde frappe contre un véhicule transportant des membres du Hamas a ensuite fait un mort dans le nord du territoire.

Le Premier ministre israélien Ehoud Olmert a réuni d'urgence son Cabinet de sécurité mercredi après-midi pour débattre de la réponse à apporter à la crise.

Il a affirmé qu'"Israël ne peut pas se contenir lorsque ses citoyens sont touchés et a donc décidé d'une réponse sérieuse et sévère" à ces tirs de roquettes.

Les Etats-Unis ont fait part de leur préoccupation face à la situation, et la Ligue arabe a appelé à un arrêt des affrontements.

Chaos dans la bande de Gaza

Après quatre jours de violences, la Bande de Gaza s'est enfoncée mercredi un peu plus dans le chaos. Les rues de la ville, vides à l'exception des combattants masqués des deux camps, résonnaient des tirs de mitraillette, et les habitants restaient confinés chez eux, sans électricité dans certains quartiers après la fermeture d'une ligne d'approvisionnement. Face à cette situation explosive, quelque 500 membres des forces de sécurité affiliées au Fatah sont rentrées à Gaza après avoir suivi un entraînement de plus de deux mois en Egypte.