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Nicolas Sarkozy est entré en fonction

N.Sarkozy pourra sans doute fêter une nouvelle victoire le 10 juin
Sarkozy a remonté traditionnellement les Champs Elysées en voiture
Une page de l'histoire de France s'est tournée mercredi avec l'entrée en fonction du président Nicolas Sarkozy, qui a succédé à Jacques Chirac. Le nouveau président a promis de répondre à la volonté de changement des Français.

Dans sa première allocution, Nicolas Sarkozy, 52 ans, a mis en
avant «l'exigence de changement» exprimée lors du scrutin du 6 mai
qu'il avait remporté avec 53,06 % des voix face à la socialiste
Ségolène Royal.



Le nouveau président a affiché sa volonté de rassembler les
Français et sa volonté «d'ouverture», au moment où il met la
dernière main à la formation d'un gouvernement qui pourrait
comprendre des personnalités de gauche.

"L'identité" de la France

«Je défendrai l'indépendance de la France, je défendrai
l'identité de la France», a aussi assuré Nicolas Sarkozy depuis le
palais de l'Elysée. Vingt et un coups de canon ont salué
l'accession au pouvoir, pour cinq ans, du 23e président français,
le 6e depuis les débuts de la Ve République en 1958.



Au même moment, Jacques Chirac, 74 ans, redevenu simple citoyen,
quittait l'Elysée où il aura passé douze ans, laissant un bilan
mitigé. Nicolas Sarkozy était arrivé peu avant 11h00 dans la cour
d'honneur de l'Elysée, avant d'être accueilli sur le perron par
Jacques Chirac.

Code du nucléaire

Les deux hommes ont eu un entretien de 35 minutes, durant lequel
le président sortant a notamment transmis le code d'engagement de
l'arme nucléaire à son successeur. Nicolas Sarkozy, qui a entretenu
des rapports conflictuels avec Jacques Chirac, a applaudi son
prédécesseur quand celui-ci est monté dans sa voiture.



Jacques Chirac, qui devrait aller passer des vacances au Maroc, a
rejoint son nouveau domicile parisien, un duplex prêté par la
famille du premier ministre libanais assassiné Rafic Hariri.

Mini-bains de foule

L'épouse de Nicolas Sarkozy, Cécilia, a assisté à la passation
de pouvoirs, accompagnée du fils du couple, Louis, ainsi que de ses
deux filles issues d'un premier mariage et des deux fils du nouveau
président, également nés d'une précédente union.



En début d'après-midi, le nouveau président a remonté à bord d'une
voiture découverte l'avenue des Champs-Elysées jusqu'à l'Arc de
Triomphe. Là, Nicolas Sarkozy, premier dirigeant français à n'avoir
pas connu la seconde guerre mondiale, a ravivé la flamme du tombeau
du soldat inconnu.

Hommage à 35 jeunes fusillés

Il a ensuite salué les quelques milliers de personnes massées
sur les Champs-Elysées, s'échappant de sa voiture pour prendre deux
mini-bains de foule improvisés, aux cris de «Sarko, Sarko».



Moment solennel ensuite, quand il a rendu hommage près de Paris à
35 jeunes fusillés à la veille de l'insurrection parisienne contre
l'occupation nazie, en août 1944. «Ils ont dit 'non' à la fatalité,
'non' à la soumission, 'non' au déshonneur, 'non' à ce qui rabaisse
la personne humaine et ce 'non' continuera d'être entendu bien
après leur mort», a déclaré Nicolas Sarkozy.

Manifestations

Des manifestations ont eu lieu notamment à Lyon, Rennes,
Toulouse et Paris contre Nicolas Sarkozy. Environ 1500 étudiants
ont manifesté dans l'après-midi dans la capitale contre les projets
politiques du nouveau président et la manifestation s'est déroulée
sans incident. Aucun heurt n'a été signalé dans les autres
villes.



ats/tac

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Premier voyage symbolique à Berlin

Quelques heures seulement après avoir pris ses fonctions, Nicolas Sarkozy s'est rendu à Berlin, où il a prôné une relance rapide de la construction européenne.

Pour ce premier déplacement très symbolique, il a multiplié les gestes d'amitié, voire de complicité, avec la chancelière allemande Angela Merkel, l'embrassant à deux reprises, la prenant par l'épaule et la tutoyant comme son prédécesseur jacques Chirac, mais sans le traditionnel baise-main de l'ex-président.

Outre le traité européen, Nicolas Sarkozy a cité une autre tâche prioritaire: rêgler le dossier EADS, le groupe européen d'aéronautique et de défense, qui a été l'occasion de tiraillements entre Paris et Berlin.

Angela Merkel a affirmé de son côté que l'amitié franco-allemande était «un miracle», en écho à une formule employée plus tôt près de Paris par le nouveau président devant un monument à la résistance anti-nazie.

Premières nominations

Claude Guéant, ancien directeur de campagne présidentielle de Sarkozy, a été nommé mercredi secrétaire général de la présidence de la République. Il aura pour adjoint François Pérol. Jean-David Lévitte, ex-ambassadeur de France à Washington, accède au poste de "conseiller diplomatique".

Henri Guaino,"plume" de Sarkozy, devient "conseiller spécial du président". Catherine Pégard, éditorialiste au magazine "Le Point", est nommée au poste de "conseiller du président". Autre transfuge du monde journalistique: Georges-Marc Benamou, ex-chef de "Globe Hebdo" rejoint Sarkozy comme "conseiller à la présidence".

Cheville ouvrière du programme présidentiel de Sarkozy, directrice des études de l'UMP, Emmanuelle Mignon, 39 ans, sera sa directrice de cabinet. A 36 ans, David Martinon, qui a été son conseiller diplomatique Place Beauvau, est nommé porte-parole de l'Elysée.

Nicolas Sarkozy devrait désigner jeudi François Fillon, ex-ministre des Affaires sociales, premier ministre L'annonce du nouveau gouvernement resserré de 15 membres devrait suivre rapidement.