Ce scrutin a été marqué par un taux de participation faible,
deux inscrits sur trois ayant boudé les urnes. La participation
s'est élevée à 35%, contre 46% lors des élections de 2002.
Le FLN en tête
Selon les chiffres officiels annoncés vendredi par le ministre
de l'Intérieur Yazid Zerhouni, l'ancien parti unique, le Front de
libération nationale (FLN), arrive en tête avec 136 sièges.
Ce parti nationaliste en perd toutefois 38 par rapport aux
législatives de 2002, au profit notamment de ses deux alliés de
l'Alliance, le Rassemblement national démocratique (RND - libéral)
et le Mouvement de la société de la paix (MSP - islamique). Chacun
de ces partis gagnent 14 sièges, envoyant respectivement 61 et 52
députés à la nouvelle Assemblée nationale.
Bon score des Travailleurs
Derrière les formations de l'Alliance présidentielle, c'est le
Parti des Travailleurs qui se démarque avec 26 sièges (voir
ci-contre). Le Rassemblement pour la culture et la
démocratie (RCD, laïc) obtient pour sa part 19 sièges.
Ce parti rétablit sa représentation parlementaire de 1997 après
avoir boycotté les législatives de 2002. Il remporte la moitié des
sièges du département de Tizi Ouzou (Kabylie), bénéficiant du
boycottage du scrutin par le Front des forces socialistes.
Le parti islamique s'effondre
Le parti islamique d'El-Islah ("Réforme") s'effondre. Il
n'obtient que 3 sièges contre 43 dans l'Assemblée sortante, après
avoir été privé de son leader charismatique Abdallah Djaballah,
dont la candidature avait été écartée par l'administration.
Les Indépendants, qui conquièrent 33 sièges, contre 30 dans la
précédente législature, confortent légèrement leur présence, malgré
les multiples obstacles administratifs dressés par les autorités à
leur candidatures: l'augmentation des parrainages et la
multiplication des formulaires et des garanties notamment.
agences/boi
La révélation des Travailleurs
Le Parti des Travailleurs est la révélation de ces législatives avec 26 sièges.
Cette formation populaire dans la classe ouvrière, proche des syndicats, devient la première force politique à l'Assemblée après les partis de l'Alliance présidentielle.
Le PT est dirigée par la populaire Louiza Hanoune, 52 ans, partisane d'un renforcement du secteur public.
Durant sa campagne, Louiza Hanoune a notamment fustigé le FMI, la Banque mondiale et l'OMC.
Elle a aussi fait des ministres libéraux de l'Energie Chakib Khelil et des Participations Hamid Temmar, dont elle réclame la démission, ses têtes de turcs.
L.Hanoune est particulièrement populaire parmi les ex-militants du Front islamique du salut (dissous) pour s'être opposée à l'annulation par l'armée des législatives de 1991 remportées par ce parti.
Redistribution ministérielle
Le scrutin devrait être suivi par une redistribution de portefeuilles. Ce remaniement devrait s'effectuer au détriment du FLN dans le prochain gouvernement dont l'actuel chef Abdelaziz Belkhadem (FLN) doit donner sa démission dans les prochains jours pour permettre au président de former un nouveau cabinet.