La présidence palestinienne a accusé le Hamas de préparer un
«putsch» et le Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, a
dénoncé une campagne du mouvement islamiste «visant à anéantir
l'Autorité palestinienne et créer une République de la haine et de
la mort à Gaza».
Nouveau seuil franchi
La violence a franchi un nouveau seuil dans l'après-midi. Des
combattants du Hamas ont attaqué au lance-roquettes et à l'arme
automatique deux QG de la Sûreté nationale, fidèle au Fatah, à Gaza
ville et à Jabaliya dans le nord de la bande de Gaza, selon des
sources sécuritaires et des témoins. D'intenses échanges de tirs
ont éclaté sur les deux sites, où étaient retranchés des centaines
de membres de la Sûreté nationale, principal service de sécurité
palestinien.
Les activistes du Hamas ont ensuite abandonné leur siège du QG de
Gaza mais les combats se sont poursuivis en fin d'après-midi à
Jabaliya. Des hommes du Hamas se sont emparés de positions du Fatah
dans l'ensemble de la bande de Gaza et ont fait prisonniers des
combattants adverses, ont rapporté des habitants, selon lesquels le
nord et le centre du territoire sont aux mains des islamistes.
Gaza, zone militaire fermée
Dans un communiqué, les Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche
militaire du Hamas, ont décrété «le nord de la bande de Gaza zone
militaire fermée» sous leur contrôle et appelé les membres des
services de sécurité fidèles au Fatah «à rester chez eux».
Ces assauts surviennent après des attaques au mortier qui ont visé
le bureau de Mahmoud Abbas à Gaza et la maison du premier ministre,
sans faire de victime. Mahmoud Abbas se trouve à Ramallah en
Cisjordanie alors que Ismaïl Haniyeh n'était pas chez lui. A Khan
Younès, dans le sud du territoire palestinien, un activiste du
Hamas a été tué, et à Deir el-Balah (centre), un partisan du Fatah
a péri. Ces derniers décès portent à 18 le nombre de Palestiniens
tués depuis lundi.
En Cisjordanie aussi
Les violences se sont également propagées à la Cisjordanie, à
Ramallah où un cadre du Hamas a été enlevé et un bureau de la
télévision Al-Aqsa du Hamas a été fermé par la garde présidentielle
de Mahmoud Abbas. La radio du Hamas, Al-Aqsa, et celle du Fatah,
Al-Chabab, retransmettaient les invectives échangées par les deux
mouvements rivaux.
La présidence palestinienne, tout en appelant à un nouveau
cessez-le-feu, a accusé «des dirigeants politiques et militaires du
Hamas» de préparer un «putsch» pour contrôler la bande de Gaza par
la force et de «pousser la patrie vers les affres d'une guerre
civile». Le Fatah a même menacé de se retirer du gouvernement
d'union dominé par le Hamas et annoncé une réunion d'urgence de son
comité central en soirée pour décider ou non de se maintenir au
sein du gouvernement et du Parlement.
Plus d'un an de heurts
Ce gouvernement d'union avait été formé en mars après un accord
de réconciliation signé en Arabie saoudite pour mettre fin à une
année de violences partisanes ayant fait des centaines de morts et
obtenir la levée des sanctions financières internationales décidées
après l'arrivée des islamistes au pouvoir en mars 2006.
Les accrochages ont toutefois repris en mai en raison de
divergences sur les modalités d'application d'un plan censé mettre
fin à l'anarchie dans les territoires palestiniens. Les heurts
avaient reflué à la faveur d'une trêve conclue le 19 mai, avant de
reprendre le 7 juin, faisant 24 morts au total depuis.
agences/cab/hof
Le Fatah quitte le cabinet provisoirement
Les ministres du Fatah vont suspendre leur participation au gouvernement d'unité avec le Hamas jusqu'à l'arrêt des afffrontements interpalestiniens.
Ainsi en a décidé mardi le comité central du mouvement du président Mahmoud Abbas au cours d'une réunion dans la ville cisjordanienne de Ramallah.
Cette décision ne marque pas un retrait définitif de la coalition gouvernementale, mais signifie que les ministres du Fatah vont suspendre leurs activités au gouvernement jusqu'à un cessez-le-feu, a expliqué le porte-parole du gouvernement affilié au Fatah Nabil Abou Rdeneh.
Ehud Barak l'emporte
L'ancien Premier ministre Ehud Barak a remporté avec une faible avance sur l'ancien responsable de la sécurité Ami Ayalon les primaires du Parti travailliste israélien, ont annoncé des responsables des deux camps dans la nuit de mardi à mercredi.
"Il semble qu'Ehud Barak ait gagné les élections, et les deux parties sont d'accord là-dessus", a déclaré à l'AFP Eitan Cabel, secrétaire général du Parti travailliste et favorable à Ehud Barak, au quartier général du Parti à Tel Aviv.
Nissim Zvili, un ancien secrétaire général du parti, qui soutenait Ami Ayalon, a lui aussi déclaré: "Nous pouvons voir que Barak semble avoir gagné le vote".
Le résultat final était attendu dans les quatre prochaines heures.