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Gaza: le Hamas continue son offensive

La situation dans la bande de Gaza alimente les commentaires
Les militants du Hamas étendent leur emprise sur la bande de Gaza
Le Hamas a lancé un ultimatum mercredi aux services de sécurité fidèles au Fatah pour qu'ils rendent les armes tout en poursuivant son offensive dans la bande de Gaza, où les combats entre les deux mouvements rivaux ont fait 33 morts.

Le président Mahmoud Abbas, chef du Fatah, a mis en garde contre
un "effondrement" si les affrontements, qui ont fait surgir le
spectre de la guerre civile et ont fait 83 morts depuis le 7 juin,
ne cessent pas.

Assauts du Hamas

Fort de ses exploits mardi dans le nord et le centre de la bande
de Gaza, où elle s'est emparée de plusieurs positions et de
quartiers généraux des services de sécurité, la branche armée du
Hamas a adressé à leurs membres un ultimatum expirant vendredi à
16H00 GMT pour lui remettre leurs armes.



Le Hamas a lancé de nouveaux assauts contre les quartiers généraux
de la Sécurité palestinienne. Les combats se concentraient autour
du QG des Renseignements et des bureaux de la Sûreté nationale à
Gaza et un QG de la Sûreté à Khan Younès (sud). Les combattants du
Hamas ont attaqué ces bâtiments au mortier et au lance-roquettes,
selon les témoins et des sources sécuritaires.



Les combats de mercredi ont fait dix morts, dont un enfant, selon
des sources médicales. Les Brigades Al-Qassam ont affirmé dans un
communiqué qu'elle contrôlaient déjà "la plupart des positions" de
la Sécurité palestinienne à Gaza-ville et qu'elle en assiégeait
d'autres.

Prise de contrôle de Gaza?

Le porte-parole du Fatah, Tawfiq Abou Khoussa, a accusé les
islamistes "d'appliquer un plan pour prendre le contrôle de la
bande de Gaza". Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a répondu
que les islamistes n'avaient pas pour objectif de "contrôler la
bande de Gaza" et qu'ils ne faisaient que se défendre.



"Sans un arrêt des combats, je crois que la situation va
s'effondrer à Gaza", a déclaré Mahmoud Abbas, qui s'est entretenu
par téléphone avec le chef du Hamas Khaled Mechaal, basé à Damas,
des moyens de faire cesser les violences.



Le comité central du Fatah avait annoncé à l'issue d'une réunion à
Ramallah que ses ministres suspendraient leur participation au
gouvernement d'union avec le Hamas si les combats se poursuivaient.
Réagissant à cette annonce, un porte-parole du Hamas, Sami Abou
Zouhri, l'a qualifiée de "tentative de chantage et de
pression".



afp/cab

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Gouvernement d'union malmené

Un gouvernement d'union avait été formé en mars après un accord de réconciliation signé en Arabie saoudite destiné à mettre fin à une année de violences partisanes ayant fait des centaines de morts.

Les accrochages ont toutefois repris en mai.

Le contrôle des services de sécurité a toujours été une source de tension entre le Fatah et le Hamas depuis la victoire de ce dernier aux élections palestiniennes de janvier 2006.

L'UE prête à agir à Gaza

Le diplomate en chef de l'UE Javier Solana a estimé mercredi que "toutes les options" devaient être sur la table pour rétablir le calme dans le sud de la bande de Gaza, y compris celle d'un rôle accru pour la mission civile européenne au poste frontière de Rafah.

"Il est temps d'envisager toutes les options", a déclaré Javier Solana, à propos de la possibilité de déployer une force internationale à la frontière entre le sud de la bande de Gaza et l'Egypte évoquée mardi pour la première fois par le Premier ministre israélien Ehud Olmert.

Mais il a tempéré tout espoir d'issue rapide. "Une décision paraît encore lointaine", a-t-il souligné, notant que côté israélien "on n'a pas vraiment pris d'engagement" au sujet d'une force internationale.