L'avion, qui a décollé à 18h55 (heure suisse) de Boeing Field près de Seattle, berceau du constructeur, a volé pendant plusieurs heures dans les environs, effectuant également un atterrissage et un décollage sur l'aéroport de Moses Lake Ground County, à l'est de la grande ville de l'Etat de Washington, selon l'application de suivi des vols Flightradar24.
En quête d'une nouvelle certification
Ce vol - et ceux qui suivront pendant une campagne qui doit durer trois jours - est destiné à "évaluer les changements apportés aux systèmes de contrôle automatisés du 737 MAX", avait expliqué plus tôt l'autorité fédérale de régulation de l'aviation (FAA), en charge de la certification et des vols dans un communiqué.
Les tests "vont comporter une large palette de manoeuvres en vol et des procédures de sécurité pour permettre à l'agence de déterminer si les modifications apportées répondent aux normes de certification de la FAA", ajoute la FAA.
Depuis des semaines, l'avionneur attendait le feu vert des autorités pour prouver avec les vols d'essai que le MAX était parfaitement sûr (lire encadré). Les autorités de l'aviation civile ne peuvent approuver la version modifiée de l'avion qu'après avoir scruté le comportement de l'appareil en vol. Elles examineront aussi les milliers de données collectées.
Vols d'essai pas suffisants
Mais les essais en vol ne suffiront pas, prévient la FAA, dont l'image a été ternie après des révélations de connivence entre elle et le constructeur dont elle a certifié l'appareil. Plusieurs enquêtes sont en cours à ce sujet, y compris au Congrès.
"Bien que ces vols de certification soient une étape importante, un certain nombre de tâches essentielles demeurent", précise l'agence, qui "prendra le temps nécessaire pour revoir en détail les travaux de Boeing".
Les marchés semblent cependant optimistes. L'action Boeing a bondi de 14,4% entraînant avec elle toute la cote, le constructeur étant un acteur clé de l'économie américaine.
afp/oang
Urgence commerciale
Pour Boeing, il y a urgence à faire revoler son avion, qui représente plus de deux tiers de son carnet de commandes, pour s'extirper d'une crise historique.
Revers pour le constructeur, la compagnie Norwegian Air Shuttle, en plus d'annuler des commandes, a aussi dit avoir lancé une procédure judiciaire pour obtenir des dédommagements liés aux pertes générées par l'immobilisation des Boeing 737 MAX.
Fin avril, le groupe avait annoncé la suppression de 10% de ses effectifs, soit 16'000 emplois. S&P avait dégradé dans la foulée sa note de solidité financière de A- à BBB, la reléguant désormais à un cran de la catégorie spéculative.
Deux accidents en cause
Le 737 MAX est cloué au sol depuis le 13 mars 2019 après l'accident d'un exemplaire de la compagnie Ethiopian Airlines ayant fait 157 morts.
Cette tragédie était survenue quelques mois seulement après la catastrophe d'un MAX de Lion Air, qui a tué 189 personnes.
Les troublantes similitudes entre les deux accidents avaient conduit les autorités de sécurité aérienne du monde entier à interdire de vol toute la flotte, pour une durée indéterminée.
Le logiciel anti-décrochage MCAS a été mis en cause dans les deux accidents. Mais d'autres dysfonctionnements techniques, dont un concernant des câblages électriques, ont par la suite été détectés au cours des travaux de modification de l'appareil, ralentissant le processus de re-certification.