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Liban: l'accalmie n'a pas duré longtemps

Une bombe a explosé à Beyrouth lundi soir
Une bombe a explosé à Beyrouth lundi soir
Le cessez-le-feu unilatéral décrété mardi par le Fatah al-Islam, retranché dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared dans le nord du Liban, n'aura que peu duré. De nouveaux tirs ont été entendus au bout d'une heure à peine d'accalmie.

C'est la troisième trêve rompue en trois jours de combats dans
le camp proche de Tripoli. Les combats entre soldats libanais et
militants islamistes avaient cessé aux environs de 14h30 après que
le Fatah al-Islam eut annoncé qu'il arrêterait les tirs.



Cette suspension était "une initiative de notre part dans une
tentative pour que cesse de couler le sang d'enfants et de
personnes âgées", avait expliqué Abou Salim Taha, un porte-parole
du mouvement, assurant que si les troupes libanaises respectaient
la trêve "elle tiendra".



L'armée libanaise avait dit qu'elle ne serait pas la première à
ouvrir le feu, sans s'engager officiellement à un
cessez-le-feu.

Convoi humanitaire visé

La reprise des combats risque d'empêcher six camions des Nations
unies d'entrer dans le camp pour apporter de l'aide humanitaire. Un
convoi d'aide humanitaire de l'ONU qui avait pénétré dans le camp
de réfugiés palestinien a d'ailleurs été la cible de tirs mardi en
fin de journée. Deux réfugiés palestiniens ont été tués. D'autres
camps pourraient être touchés par des heurts.



Des incidents ont ainsi éclaté mardi dans le plus grand d'entre
eux, celui d'Ein el-Hilweh, dans le sud, où des dizaines de
manifestants ont brûlé des pneus, ainsi que dans celui de
Rachidiyeh. La douzaine d'enclaves en territoire libanais accueille
plus de 215'000 des quelque 400'000 Palestiniens réfugiés au pays
du Cèdre. Nahr el-Bared abrite plus de 31'000 habitants.

Exode des civils

A la mi-journée les combats ont marqué une pause. Des milliers
de civils ont profité de cette accalmie précaire pour fuir à pied
ou en voiture Nahr al-Bared et se réfugier dans le camp voisin de
Baddaoui.



Par ailleurs, à Tripoli, un homme poursuivi par des soldats s'est
suicidé en déclenchant la ceinture d'explosifs qu'il portait, ne
tuant que lui-même, selon la police. Il avait été pris en chasse
dans un immeuble où, quelques heures auparavant, l'armée avait
donné l'assaut contre un appartement, croyant y trouver des
islamistes armés. Sommé de se rendre, le kamikaze aurait jeté son
revolver avant de se suicider.

Deuxième attentat à Beyrouth

Lundi soir, un attentat à la bombe a secoué un quartier à
majorité musulmane de Beyrouth. Cinq à dix personnes selon les
sources ont été blessées par la violente explosion, provoquée par
une charge de 10 kg placée sous une voiture. Celle-ci était garée
devant un centre commercial, proche du centre culturel russe, dans
le quartier huppé de Verdun, dans l'ouest de Beyrouth.



L'attentat a provoqué d'importants dégâts. Des voitures ont été
détruites et des incendies se sont déclarés. Dimanche, un attentat
à la bombe à Achrafiyé dans l'est de la capitale à majorité
chrétienne avait fait un mort et dix blessés, également près d'un
centre commercial très fréquenté.



Le groupe islamiste Fatah al Islam a démenti mardi être
responsable des deux attentats à la bombe commis dimanche et lundi
à Beyrouth. «Nous n'avons aucun lien avec les attentats à Achrafieh
et dans le quartier de Verdun», a affirmé Abou Salim un
porte-parole du groupe fondamentaliste. Un communiqué diffusé un
peu plus tôt, mais non authentifié, revendiquait au nom du groupe
islamiste les attentats et menaçait de «mettre à nouveau le feu» à
la capitale libanaise.



agences/bri/nr

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La Syrie dément tout lien avec le groupe

Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a nié mardi tout lien entre son pays et le groupe islamiste Fatah al-Islam, engagé dans des combats avec l'armée libanaise dans le nord du Liban.

"Nous renions le groupe Fatah al-Islam. Des membres de ce groupe sont recherchés par les services de sécurité syriens", a affirmé M. Mouallem.

"Ce groupe ne sert ni la cause palestinienne ni les intérêts du peuple palestinien", a-t-il poursuivi.

Le groupuscule du Fatah al-Islam, composé de combattants palestiniens et d'autres nationalités arabes, est soupçonné par le Liban d'être utilisé par les services de renseignement syriens pour tenter de déstabiliser le pays.

Il est également accusé de liens avec le réseau Al-Qaïda.

Il s'est implanté dans le camp de Nahr al-Bared fin 2006.

Trois roquettes tirées sur Israël

Trois roquettes palestiniennes tirées de la bande de Gaza se sont abattues mardi matin sur le sud d'Israël, sans faire de blessé ni de dégâts.

Face à ces nouvelles attaques, le ministre israélien de la défense Ephraïm Sneh a mis en garde les responsables du Hamas.

"Personne dans le cercle des responsables militaires et des dirigeants du Hamas n'est à l'abri d'une frappe, pas même le premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh", a-t-il dit.