Les Russes ont validé ce bloc d'amendements qui, outre la question des mandats du président en exercice, introduit aussi ses principes conservateurs dans la Constitution, a indiqué la Commission électorale centrale. La participation a tourné autour de 65%.
Si l’on s’en tient aux chiffres, le résultat de cette consultation est un triomphe pour le pouvoir. Mais ce vote s’est tenu dans des conditions très particulières: une semaine de votation, des bureaux de votes improvisés, parfois itinérants, l’introduction des votes électronique et par correspondance, l’absence d’observateurs internationaux et un débat inexistant.
L’opposant Alexey Navalny dénonce lui des résultats fallacieux et appelle ses partisans à rester mobilisés dans un pays où le revenu réel est en baisse depuis 7 ans.
"Stabilité, sécurité et prospérité"
Vladimir Poutine s'était adressé mardi aux 110 millions d'électeurs pour les appeler à garantir "la stabilité, la sécurité et la prospérité" du pays, qu'il se targue d'avoir sorti du chaos post-soviétique.
Le scrutin, prévu à l'origine en avril, a été repoussé à cause de la pandémie de coronavirus. Pour éviter une trop forte affluence dans les bureaux de vote, il s'est déroulé sur une semaine et les électeurs devaient se munir de masques et de gants.
Le président Poutine a, lui, voté à Moscou mercredi sans moyens de protection, contrairement à l'assesseur à laquelle il faisait face.
Deux mandats supplémentaires?
L'amendement le plus controversé est celui accordant à Vladimir Poutine l'option de deux mandats supplémentaires à l'issue de l'actuel en 2024. Une nécessité selon lui, car la classe politique ne doit pas se perdre dans "une quête de successeurs potentiels".
Ce changement lui permettrait de rester au Kremlin jusqu'en 2036, l'année de ses 84 ans. D'autres révisions renforcent certaines prérogatives présidentielles.
La réforme introduit aussi dans la Constitution des principes conservateurs chers au président - foi en Dieu, mariage réservé aux hétérosexuels, enseignement patriotique - ainsi que des garanties sociales, comme l'indexation des retraites.
afp/gma
Popularité en baisse
Le vote intervient alors que la popularité de Vladimir Poutine a baissé à cause d'une réforme décriée des retraites et de la crise du coronavirus. De mai 2018 à juin 2020, son taux d'approbation mesuré par l'institut indépendant Levada est passé de 79% à 60%.
Selon les critiques du Kremlin, le pouvoir a multiplié les ruses pour s'assurer un succès retentissant et une participation électorale forte.