«L'Union européenne va reprendre les négociations avec la Serbie
pour un rapprochement plus étroit», a affirmé le commissaire
européen à l'Elargissement, Olli Rehn, vendredi à Berlin. Il a
rencontré dans la capitale allemande le président serbe Boris Tadic
et la chancelière allemande Angela Merkel, présidente en exercice
de l'Union européenne (UE).
Selon Olli Rehn, le nouveau gouvernement serbe a fait la
démonstration de son engagement à coopérer avec le Tribunal pénal
international pour l'ex-Yougoslavie (TPI). Les négociations avaient
été interrompues l'an dernier en raison d'une coopération avec le
tribunal jugée insuffisante.
Del Ponte à Belgrade
Mais Bruxelles avait assoupli en février dernier sa position
n'exigeant plus qu'un «engagement clair et des actions concrètes et
efficaces» pour reprendre ces négociations en vue d'un Accord de
stabilisation et d'association, dernière étape avant des
négociations d'adhésion à l'UE.
«La Commission décidera de la date du prochain tour de discussions
(...) après le retour du procureur du TPI Carla del Ponte», a
ajouté Olli Rehn, évoquant la période de «début juin». La
procureure générale du Tribunal pour l'ex-Yougoslavie doit en effet
se rendre lundi à Belgrade. «La conclusion des négociations dépend
de la pleine coopération avec le TPI», a ajouté le
commissaire.
Mercredi, avant même l'arrestation de Tolimir, Bruxelles avait
déjà jugé que le nouveau gouvernement serbe avait fait des «pas
dans la bonne direction» et que cela pourrait permettre de
reprendre «très bientôt» les négociations. Angela Merkel a insisté
sur le fait que les négociations devraient reprendre «rapidement».
«Je peux m'imaginer» qu'elles reprennent en juin, a-t-elle
souligné.
agences/ant
Tolimir devrait comparaître dès lundi
Zdravko Tolimir, aujourd'hui âgé de 58 ans, a été arrêté jeudi sur le territoire de la Republika Srpska, l'entité serbe de Bosnie, avec l'aide des forces de sécurité serbes. Il est arrivé vendredi après-midi à bord d'un avion de l'OTAN à La Haye, où il a été emprisonnné au centre de détention du TPI.
Il devrait comparaître pour la première fois lundi devant la Cour. Le TPI l'avait inculpé en février 2005 de crime contre l'humanité et de crime de guerre pour «le meurtre, l'expulsion et les traitements cruels» commis contre les populations musulmanes de Bosnie des enclaves de Srebrenica et de Zepa pendant la guerre de 1992-1995.
Tolimir était un proche collaborateur du chef de l'armée bosno serbe Ratko Mladic, l'un des plus hauts responsables recherchés par le TPI. Il est soupçonné de diriger la logistique du réseau de partisans de Mladic, qui a échappé à toutes les recherches depuis 2001.
Mladic et Karadzic toujours en fuite
Au total, cinq Serbes accusés de crimes de guerre sont toujours en fuite. Parmi eux figure l'ancien dirigeant politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic. Quant à Ratko Mladic, Carla Del Ponte le soupçonne de se cacher en Serbie avec l'aide d'éléments ultranationalistes de l'armée et de la police.
Mladic et Karadzic sont inculpés de génocide pour leur rôle dans le siège de 43 mois de Sarajevo qui a fait plus de 10'000 morts et pour le massacre de Srebrenica.