Des amas de roche sont tombés dans un lac après d'importantes averses, provoquant des vagues de boue qui ont submergé une vallée, dans le canton de Hpakant, près de la frontière chinoise, d'après des images diffusées sur les réseaux sociaux.
Les corps de 126 mineurs ont à ce stade été retrouvés, selon les pompiers. Les secours ont travaillé toute la matinée pour extraire les corps, utilisant des pneus comme radeaux de fortune.
Les victimes travaillaient sur le site minier malgré un avertissement des autorités les exhortant à ne pas y pénétrer en raison des fortes pluies, a indiqué la police locale. Sans cet avertissement, "on aurait pu avoir des centaines de morts", d'après elle.
Coulées fréquentes
Chaque année, des dizaines de mineurs à la recherche de pierres précieuses
trouvent la mort dans des accidents dus à des conditions de travail périlleuses, particulièrement en période de mousson.
Les mines de jade à ciel ouvert d'Hpakant ont transformé cette région reculée en un vaste terrain évoquant un paysage lunaire.
Les glissements de terrain mortels dans la région sont fréquents, et les victimes sont souvent issues de communautés ethniques défavorisées qui opèrent quasi clandestinement dans d'anciennes mines laissées a l'abandon.
Un enjeu géopolitique
Très prospère mais peu réglementée, l'industrie
minière emploie de nombreux travailleurs non déclarés, et pèse plusieurs dizaines de milliards de dollars, selon l'ONG Watchdog Global Witness.
Les abondantes ressources naturelles du nord de la Birmanie - dont le jade, le bois précieux, l'or et l'ambre - aident à financer les deux côtés d'une guerre civile qui dure depuis plusieurs décennies entre des insurgés de l'ethnie kachin et les militaires birmans.
afp/jfe
Importants dégâts à l'environnement
Pendant des années, ces mines étaient exploitées par d'importantes compagnies privées en partenariat avec la Myanmar Gems Enterprise (MGE), une entreprise publique qui délivre les licences d'extraction.
Elles creusaient de grandes parcelles jusqu'à des centaines de mètres de profondeur, provoquant d'importants dégâts sur l'environnement.
Pour freiner cette exploitation sans limite, le gouvernement birman a imposé un moratoire sur les nouvelles licences minières en 2016.
Les entreprises doivent maintenant se conformer à des réglementations environnementales censées être plus strictes pour obtenir le droit d'exploitation et ne peuvent pas creuser des surfaces de plus de deux hectares.
Résultat, beaucoup de grandes mines ont fermé et les sites ne sont plus surveillés, permettant le retour de nombreux mineurs indépendants. Issus de communautés ethniques défavorisées, ils opèrent quasi clandestinement dans les anciens sites laissés à l'abandon.