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Ukraine: négociations sous l'oeil de l'armée

La tension reste palpable à Kiev où des négociations sont en cours
La tension reste palpable à Kiev où des négociations sont en cours
Le président et le Premier ministre ukrainiens, dont les divergences ont provoqué une grave crise politique, se sont rencontrés samedi pour évoquer la date des élections législatives.

Peu avant, le chef de l'Etat avait donné l'ordre de déployer des
renforts militaires à Kiev. Un haut responsable ukrainien a fait
savoir que le président Viktor Iouchtchenko avait demandé l'envoi
d'unités supplémentaires dans la capitale en précisant que cette
mesure n'avait rien d'exceptionnel.

Crise aggravée

Pendant 24 heures, le flou avait régné quant au contrôle des
forces du ministère de l'intérieur, qui comptent 30'000
hommes.



Quand le chef de l'Etat a annoncé, vendredi, qu'il en prenait le
contrôle, le Premier ministre Viktor Ianoukovitch a jugé
l'initiative dangereuse et contraire à la Constitution, aggravant
un peu plus la crise politique secouant le pays depuis plusieurs
mois.

Partisans présents

Viktor Ianoukovitch, grand rival du président depuis la
«révolution orange» de 2004, est arrivé samedi avec plus de deux
heures de retard au palais présidentiel. Ioulia Timochenko, cheffe
de file de l'opposition revenue dans le camp de Iouchtchenko, et
Ivan Pliouchtch, président du Conseil de la sécurité nationale,
puissant organe de l'Etat, devaient assister aux discussions.



Plusieurs milliers de partisans du Premier ministre se sont
rassemblés devant le palais présidentiel. Malgré la crise, le calme
était de mise dans les rues, beaucoup d'habitants de la capitale
profitant du soleil printanier.

Elections anticipées

Viktor Iouchtchenko a promulgué le mois dernier deux décrets
dissolvant le Parlement et provoquant des élections anticipées
qu'il souhaite voir organisées aussi vite que possible.



Le chef du gouvernement a consenti à ces élections après s'y être
dans un premier temps opposé, mais il a jugé qu'elles ne pouvaient
pas avoir lieu avant l'automne.



agences/het

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Un curieux déploiement

Alors que leurs discussions étaient sur le point de commencer, de nouvelles unités appartenant au ministère de l'Intérieur - des unités quasi-militaires utilisées d'habitude comme police anti-émeutes ou pour la protection de sites stratégiques - ont été déployées à Kiev «pour assurer la sécurité des institutions d'Etat, l'ordre public et la sécurité des habitants».

Un communiqué de la Sécurité nationale qualifie ce déploiement de «pratique établie», similaire à des mesures de sécurité déjà prises ce mois-ci.

Le ministre de l'Intérieur, Vassil Tsouchko, a reconnu que les forces de son ministère n'obéissaient pas à ses ordres. Il a dit ne pas voir l'intérêt de ce déploiement.

Celui-ci a en fait été décidé par la présidence, qui a ainsi court-cicuité le ministre dans le but d'«assurer la protection des bâtiments d'Etat» et «l'ordre public».