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Ukraine: la fin de la crise se rapproche

Iouchtchenko et Ianoukovitch ont fini par trouver un compromis
Iouchtchenko et Ianoukovitch ont fini par trouver un compromis
Le président Viktor Iouchtchenko et son adversaire, le Premier ministre Viktor Ianoukovitch, se sont mis d'accord pour fixer au 30 septembre la date de législatives anticipées, faisant un pas majeur dans le règlement de la crise politique en Ukraine.

"Les élections anticipées sont pour le 30 septembre", a annoncé
Viktor Iouchtchenko à la presse aux côtés de Viktor Ianoukovitch,
après avoir négocié pendant presque toute la nuit. Le président a
estimé que cet accord signifiait la fin de la grave crise politique
dans le pays.



Le Premier ministre a pour sa part souligné la nécessité de ne pas
répéter les erreurs du passé. "Nous allons tout faire pour que cela
ne se reproduise pas, ni nos erreurs, ni nos émotions", a déclaré
Viktor Ianoukovitch.

Vote au Parlement

Des votes parlementaires prévus mardi et mercredi sont toutefois
nécessaires pour confirmer l'accord et mettre définitivement fin à
la crise qui a fait craindre ces derniers jours un recours à la
force, suscitant des appels au calme des pays occidentaux.



Le déroulement des législatives en septembre constitue un
compromis entre la volonté du président d'organiser des élections
en juin ou juillet et celle du Premier ministre qui insistait sur
un vote en octobre ou novembre.

Soldats à Kiev

La crise politique qui empoisonne l'Ukraine depuis plusieurs
mois menaçait de prendre un tour violent avec l'envoi par le
président Viktor Iouchtchenko de troupes pour maintenir l'ordre
dans la capitale Kiev.



afp/ant

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Rappel des faits

Un bras de fer entre Iouchtchenko et Ianoukovitch secouait le pays depuis la dissolution début avril du Parlement par le chef de l'Etat, après des mois de tensions avec la coalition gouvernementale pro-russe.

La crise avait semblé s'apaiser fin avril lorsque le Premier ministre s'était résigné à l'organisation de législatives anticipées. Mais, faute d'un accord sur la date du scrutin, elle avait repris de plus belle jeudi après le limogeage par le président du procureur général pro-gouvernemental qui a suscité la colère de la coalition gouvernementale.

Pour défendre le procureur, des forces spéciales du ministère de l'Intérieur, contrôlé par les pro-russes, avaient investi jeudi le parquet, se heurtant au service de garde relevant de la présidence qui tentait de leur bloquer l'entrée.

Le jour suivant, Iouchtchenko avait pris par décret le contrôle des troupes du ministère de l'Intérieur, ces unités quasi-militaires utilisées comme police anti-émeutes et pour la protection de sites stratégiques.

Renforçant les craintes de violences, quelque 3500 de ces soldats avaient pris la route samedi matin vers Kiev depuis des régions différentes, avant d'être bloqués par la police routière, contrôlée par le gouvernement, qui a dénoncé une décision anticonstitutionnelle du président.