A Kiev, 252 députés pro-gouvernementaux ont voté en faveur de la
proposition du vice-président du parlement, Adam Martyniouk, de
continuer à examiner ces textes vendredi. Adam Martyniouk a ensuite
clos la séance.
Ce dernier a expliqué la nécessité de reporter le vote à vendredi
par des désaccords persistants entre pro-gouvernementaux et
partisans du président Viktor Iouchtchenko sur les dispositions des
lois électorales.
Le chef de l'Etat avait donné jusqu'à jeudi soir à minuit aux
députés pour adopter les lois nécessaires à l'organisation de
législatives anticipées le 30 septembre et en finir avec la crise
politique qui mine le pays depuis plus de deux mois (lire
ci-contre).
Menace de démissions
Viktor Iouchtchenko a menacé jeudi de rapprocher la date du
scrutin si les députés ne parvenaient pas à conclure leurs votes
dans la journée. Pour cela, les députés favorables à Iouchtchenko
pourraient démissionner de leur mandat. Selon la Constitution
ukrainienne, le Parlement n'est valide que si deux tiers - soit 300
députés - de ses 450 députés sont élus et siègent.
Le chef du parti présidentiel Notre Ukraine Viatcheslav Kirilenko
a annoncé peu avant la clôture de la séance que 168 députés
pro-présidentiels (contre un minimum nécessaire de 151) avaient
déposé leur demande de démission au parlement. Une fois que ces
demandes sont validées, l'assemblée ne pourra plus fonctionner, a
assuré Kirilenko.
Les pro-gouvernementaux affirment que plusieurs jours sont encore
nécessaires pour préparer correctement la législation sur des
élections anticipées.
agences/ant
Deux mois de crise
La crise politique en Ukraine a été déclenchée par la dissolution du parlement début avril par le président Iouchtchenko. Après le rejet de cette mesure par les partisans du Premier ministre pro-russe Viktor Ianoukovitch, la crise avait semblé s'apaiser début mai, le chef du gouvernement ayant accepté l'organisation de législatives anticipées.
Elle a rebondi la semaine dernière lorsque le président et son adversaire ont menacé de recourir aux forces de l'ordre chacun de leur côté avant de se mettre d'accord dimanche sur une date pour les législatives, le 30 septembre. Ce compromis doit encore être confirmé par les votes des parlementaires, après quoi le président peut fixer formellement la date du scrutin.
«Il apparaît que l'accord de dimanche n'était qu'une trêve dans cette bataille longue et absurde» entre les dirigeants ukrainiens, écrivait jeudi le quotidien «Gazeta Po-kievski». Le conflit en Ukraine ne cesse d'inquiéter les Occidentaux qui redoutent un recours à la force.