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Ouverture d'un procès symbolique en Turquie dans l'affaire Khashoggi

Une policière turque passe devant un portrait du journaliste Jamal Khashoggi, assassiné dans le consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul. Octobre 2019. [Keystone/ap photo - Lefteris Pitarakis]
Ouverture d'un procès symbolique en Turquie dans l'affaire Khashoggi / Le Journal horaire / 26 sec. / le 3 juillet 2020
Un tribunal d'Istanbul a commencé vendredi à juger par contumace 20 Saoudiens, dont deux proches du prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, accusés par les autorités turques d'avoir tué et démembré l'éditorialiste Jamal Khashoggi en 2018.

Parmi ces 20 personnes accusées d'"homicide volontaire prémédité avec l'intention d'infliger des souffrances", deux sont identifiées par les enquêteurs turcs comme les commanditaires: un ex-conseiller du prince héritier, Saoud al-Qahtani, et un ancien numéro deux du Renseignement, le général Ahmed al-Assiri.

>> Lire aussi : La Turquie inculpe des proches du prince MBS dans l'affaire Khashoggi

Un procès symbolique

Si les accusés risquent en théorie la prison à vie, la procédure est avant tout symbolique, car aucun d'entre eux ne se trouve en Turquie.

Jamal Khashoggi, un collaborateur du Washington Post et critique du régime saoudien après en avoir été proche, a été assassiné et son corps découpé en morceaux en octobre 2018 dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul où il s'était rendu pour récupérer un document.

Ce meurtre a plongé l'Arabie saoudite dans l'une de ses pires crises diplomatiques et terni l'image du prince héritier Mohammed ben Salmane, dit "MBS", désigné par des responsables turcs et américains comme le commanditaire du meurtre.

Après avoir nié l'assassinat, puis avancé plusieurs versions contradictoires, Ryad a affirmé qu'il a été commis par des agents saoudiens ayant agi seuls et sans ordre de hauts dirigeants.

"Epuiser toutes les options légales"

La fiancée turque de Khashoggi, Hatice Cengiz, ainsi que la rapporteure spéciale des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, Agnès Callamard, étaient présentes à l'audience vendredi, selon un correspondant de l'AFP.

"Les meurtriers de Jamal et ceux qui leur ont donné l'ordre ont évité la justice jusqu'à présent", a déclaré Hatice Cengiz avant le procès. "Je vais continuer d'épuiser toutes les options légales pour faire en sorte que les meurtriers soient traduits en justice", a-t-elle ajouté.

>> Voir aussi le témoignage de Hatice Cengiz dans Géopolitis :

Le témoignage de Hatice Cengiz, la fiancée de Jamal Khashoggi
Le témoignage de Hatice Cengiz, la fiancée de Jamal Khashoggi / Geopolitis / 2 min. / le 15 mars 2020

Bisbille diplomatique

Sans aller jusqu'à accuser directement MBS, le président turc Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois appelé à "juger tous les coupables".

Khashoggi était âgé de 59 ans au moment de sa mort. Ses restes n'ont jamais été retrouvés.

A l'issue d'un procès opaque en Arabie saoudite, cinq Saoudiens ont été condamnés à mort l'an dernier. Aucune accusation n'a été retenue contre Saoud al-Qahtani et Ahmed al-Assiri a été acquitté.

La Turquie a qualifié de "scandaleux" ce verdict, estimant que les vrais commanditaires avaient bénéficié d'une "immunité".

ats/jfe

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