Le haut fonctionnaire Jean Castex nommé Premier ministre en France
Le haut fonctionnaire Jean Castex a été nommé Premier ministre en France, a annoncé l'Elysée vendredi. Cet ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy remplace Edouard Philippe qui a présenté sa démission quelques heures plus tôt.
Jean Castex, 55 ans, a été chargé de former un nouveau gouvernement par le président Emmanuel Macron. Maire Les Républicains de Prades depuis 2008, dans le département des Pyrénées-Orientales, il est aussi depuis avril le délégué interministériel chargé du déconfinement.
"Il est un haut fonctionnaire complet et polyvalent qui aura à coeur de réformer l'Etat et de conduire un dialogue apaisé avec les territoires", a expliqué l'Elysée. "Il est l'homme de la situation" car, "connu pour travailler par le dialogue et dans un esprit de rassemblement", il "saura mettre en oeuvre les reconstructions évoquées par le chef de l'Etat dans ses dernières expressions dans le cadre du nouveau chemin" du quinquennat.
"L'homme du déconfinement"
La présidence présente Jean Castex comme "l'homme du déconfinement réussi" qui "est appelé à un moment critique de la crise sanitaire".
Sa nomination "est un choix macronien, conforme à l'esprit de dépassement porté par le président depuis trois ans", souligne-t-on de même source. Cet homme, qui "a travaillé avec Xavier Bertrand, Nicolas Sarkozy et Edouard Philippe", "vient de la droite mais c'est un gaulliste social".
Il est "parfaitement rompu aux arcanes parisiennes et fin connaisseur des réalités locales et territoriales", "qui conjugue expérience de la haute fonction publique -il est membre de la Cour des Comptes- et des mandats locaux: à la fois maire, président d'une communauté de communes et conseiller départemental", selon l'Elysée. "Paris et Prades, c'est un contraste important dans la période de reconstruction plurielle qui s'ouvre".
Ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy
Cet énarque et diplômé de droit public a été secrétaire général adjoint de l'Elysée lors de la présidence de Nicolas Sarkozy, entre 2011 et 2012. Il était délégué interministériel aux grands événements sportifs depuis janvier 2018 et délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 depuis septembre 2017.
Jean Castex a également travaillé auprès du ministre Xavier Bertrand comme directeur de cabinet au ministère du Travail (2007-2008) et au ministère de la Santé (2006-2007), après avoir été notamment directeur de l'hospitalisation et de l'organisation des soins et président de la chambre régionale des comptes d'Alsace.
Réunir la Nation
Le nouveau Premier ministre, qui prononcera son discours de politique générale devant l'Assemblée "en milieu de semaine prochaine", a affirmé vouloir "plus que jamais réunir la Nation" face à la crise économique et sociale qui est "déjà là" avec le coronavirus. Sitôt nommé, il a assuré "mesurer l'immensité de la tâche" qui l'attendait.
"Soyons clairs, je ne suis pas ici pour chercher la lumière, je suis ici pour chercher des résultats", a-t-il déclaré lors de sa première interview télévisée, vendredi soir sur la chaîne TF1. Jean Castex devrait finaliser son gouvernement durant le week-end.
>> Lire aussi : Le Premier ministre français Edouard Philippe a présenté sa démission
>> Voir l'analyse de notre envoyée spéciale en France, Anne Fournier :
boi avec agences
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"Soyez bon!"
"Connaissant votre sens politique comme votre rigueur intellectuelle, je n'ai aucun doute sur le fait que vous saurez (...) prendre les bonnes décisions": Edouard Philippe s'est montré laudateur envers son successeur Jean Castex, vendredi, lors de leur passation de pouvoir à Matignon.
Après un entretien entre les deux hommes, le désormais ex-Premier ministre a d'abors salué "l'intelligence", la "connaissance fine du pays", le "sincère attachement à l'Etat" du nouveau locataire de Matignon.
"Notre pays qui a traversé cette crise sanitaire, qui a traversé d'autres crises, a besoin d'un esprit ouvert et d'une main ferme et je pense que vous avez cet esprit ouvert et cette main ferme", a poursuivi Edouard Philippe.
Critiques des leaders de l'opposition
Les leaders d'opposition ont critiqué ce choix comme étant celui d'un président qui veut avoir toutes les cartes en main pour poursuivre sa politique et préparer la présidentielle sans être gêné par un Premier ministre qui lui ferait de l'ombre.
"On pouvait attendre un virage politique, mais c'est technocratique" avec quelqu'un "retenu pour gérer les affaires courantes" a dénoncé le président de LR Christian Jacob.
Avec la nomination de Jean Castex, "le président de la République confirme sans surprise son cap. Le jour d'après sera de droite comme le jour d'avant", pour le patron du Parti socialiste Olivier Faure.