"Nous mettons en route un projet générationnel de sortie du charbon. C'est une décision importante, qui montre la voie", s'est félicité le ministre de l'Economie Peter Altmaier, à l'issue du vote des deux chambres du Parlement allemand, le Bundestag et le Bundesrat.
La journée a été marquée par des actions de militants écologistes dénonçant le contenu de cette loi, qui fixe, selon eux, un cap trop lointain pour la sortie du charbon et prévoit des indemnisations trop élevées pour les exploitants des mines devant fermer.
Banderole sur la façade du Reichstag
Des militants de Greenpeace ont déployé devant le bâtiment du Reichstag, sous l'inscription "Au nom du peuple" gravée sur sa façade, une large banderole appelant à "Un avenir sans charbon".
"La société civile continuera de travailler à une élimination du charbon compatible avec l'Accord de Paris d'ici 2030 en Allemagne", a prévenu Christoph Bals, de l'ONG Germanwatch.
Fin de l'âge des énergies fossiles
A l'intérieur du bâtiment, le ministre de l'Économie, Peter Altmaier, a quant à lui défendu son texte devant les députés du Bundestag, la chambre basse du Parlement, estimant que "l'âge des énergies fossiles se termine irrémédiablement en Allemagne avec cette décision". Il a de même exhorté les opposants à ne "pas minimiser" ce texte.
Pendant que l'Allemagne fixe un échéancier pour la fermeture d'anciennes centrales au charbon, en commençant par un premier bloc fin 2020, elle laisse paradoxalement la nouvelle centrale "Datteln 4" entrer en service dans l'ouest du pays, au grand dam des militants anti-charbon.
Adopté en Conseil des ministres fin janvier après des mois de négociations sous la pression croissante des défenseurs du climat, la loi sur la fin du charbon indique que l'échéance de 2038 pour la fin du charbon pourrait être avancée de trois ans en fonction des bilans d'étape menés en 2026 et 2029.
Indemnités pour les exploitants
Berlin a par ailleurs promis 4,35 milliards d'euros d'indemnités à se répartir entre exploitants de centrales à charbon tandis que 40 milliards d'euros iront à plusieurs régions minières pour les aider à rebondir après la sortie de cette énergie fossile.
Dans un plan adopté en décembre, l'Allemagne s'est fixé l'objectif de diminuer de 55% les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 par rapport à leur niveau de 1990, alors qu'elle est déjà assurée de manquer ses objectifs climatiques pour 2020.
afp/jpr