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Donald Trump s'en prend aux "foules furieuses" au pied du Mont Rushmore

Sans masque ni distanciation physique, Donald Trump était au Mont Rushmore pour la fête nationale américaine.
Sans masque ni distanciation physique, Donald Trump était au Mont Rushmore pour la fête nationale américaine. / 12h45 / 1 min. / le 4 juillet 2020
Donald Trump s'en est pris vendredi soir aux "foules furieuses" qu'il accuse de vouloir abattre en même temps que des statues toute l'histoire des Etats-Unis. Il parlait devant plusieurs milliers de ses partisans réunis au Mont Rushmore pour le début des célébrations de l'indépendance américaine.

Le locataire de la Maison Blanche, qui était accompagné de son épouse Melania, savait pouvoir compter sur un accueil chaleureux dans le Dakota du Sud, Etat peu peuplé qu'il a remporté en 2016 avec plus de 60% des voix.

Très critiqué pour sa gestion de la pandémie, le président américain s'est offert, à la veille de la fête nationale du 4 juillet, une soirée de feux d'artifice et un discours au ton très dur en terrain conquis. Des masques étaient offert aux participants mais beaucoup d'entre eux ne s'en sont pas servi.

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Le président américain a assuré que les manifestations contre les discriminations raciales et les violences policières menaçaient les fondations du système politique américain.

Face au mouvement de colère provoqué par la mort de George Floyd, membre de la communauté noire, lors de son interpellation par un policier blanc de Minneapolis le 25 mai dernier, le président a répondu sous le double mot d'ordre de la loi et de l'ordre, qu'il tweete à intervalle régulier en lettres capitales. Une attitude critiquée jusque par une partie de son propre camp, qui lui reproche de diviser la nation.

"Ne soyez pas dupes, cette révolution culturelle de gauche veut renverser la révolution américaine," a déclaré Donald Trump. "Nos enfants apprennent à l'école à détester leur pays", ajoute celui qui se pose en défenseur de "l'intégrité" de sa nation.

"Nous allons dire la vérité telle qu'elle est, sans nous excuser: les Etats-Unis d'Amérique sont le pays le plus juste et le plus exceptionnel ayant jamais existé sur la Terre", a-t-il lancé.

Environ 7500 personnes se sont rassemblées dans ce lieu symbolique et imposant du Dakota du Sud où les visages des présidents George Washington, Thomas Jefferson, Theodore Roosevelt et Abraham Lincoln ont été taillés dans le granit (lire encadré). Le tempétueux milliardaire a longuement fait l'éloge de ses lointains prédécesseurs.

Contre un "nouveau fascisme d'extrême gauche"

S'exprimant sous les sculptures monumentales des quatre présidents, Donald Trump a annoncé, sans plus de détail, son souhait de créer un "Parc national des héros américains" où des statues "des plus grands Américains ayant jamais vécu" seraient érigées.

"Des foules furieuses essaient d'abattre des statues de nos Pères fondateurs, de dégrader nos monuments les plus sacrés et de déchaîner une vague de crime violent dans nos villes", a-t-il poursuivi. Mais "les Américains sont forts et fiers", a-t-il lancé.

A quatre mois de la présidentielle du 3 novembre, où il briguera un second mandat, et même si l'événement ne s'inscrivait pas officiellement dans sa campagne électorale, le président républicain a abordé certains des thèmes centraux de son programme.

"Il existe, a-t-il dit, un nouveau fascisme d'extrême gauche qui réclame une allégeance absolue. Si vous ne parlez pas son langage, si vous ne pratiquez ses rites, ne récitez pas ses mantras et ne suivez pas ses commandements, vous serez censurés, bannis, placés sur liste noire, persécutés et punis." Et d'affirmer: "Cela ne nous arrivera pas !"

Un lieu sacré pour la communauté amérindienne

Ce déplacement au Mont Rushmore, en pleine épidémie de coronavirus, posait problème, les autorités de santé américaines ayant recommandé à la population d'éviter les grands rassemblements.

"C'est la recette d'une catastrophe", avait fustigé dans le Washington Post Cheryl Schreier, qui fut la superintendante du Mount Rushmore National Memorial de 2010 à 2019 et qui redoute, en plus d'une propagation du coronavirus, des risques de feu de forêt – le dernier feu d'artifice organisé à cet endroit remonte à 2009 – et de contamination des eaux souterraines.

Des représentants de la communauté amérindienne manifestent lors de la venue de Donald Trump au Mont Rushmore. Ils voudraient que les Black Hills soient rendues au peuple Lakota. Keystone, South Dakota, le 3 juillet 2020. [Keystone/AP photo - Stephen Groves]
Des représentants de la communauté amérindienne manifestent lors de la venue de Donald Trump au Mont Rushmore. Ils voudraient que les Black Hills soient rendues au peuple Lakota. Keystone, South Dakota, le 3 juillet 2020. [Keystone/AP photo - Stephen Groves]

Par ailleurs, la célébration de la fête nationale américaine dans une région sacrée pour les Amérindiens reflète un manque de respect pour les minorités: "C'est comme s'il essayait de se rendre au Vatican et d'y faire tirer un feu d'artifice célébrant l'indépendance", a comparé Julian Bear Runner, président de la tribu des Sioux Oglala cité par le Washington Post.

Des représentants de tribus Sioux ont manifesté pour protester contre l'organisation de cette soirée dans les montagnes de Black Hills – où les têtes ont été sculptées de 1927 à 1941 – qu'ils considèrent comme sacrées.

Plusieurs manifestants amérindiens ont été arrêtés samedi après avoir bloqué une route d'accès au monument.

sjaq et les agences

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L'amie de Donald Trump Junior contaminée par le Covid-19

Kimberly Guilfoyle, la petite amie de Donald Trump Jr., fils aîné du président américain, a été testée positive au coronavirus, a annoncé vendredi soir Sergio Gor, un responsable de l'équipe de campagne de Donald Trump. Le test auquel s'est soumis Donald Trump Jr. s'est révélé en revanche négatif, a-t-il ajouté.

L'avocate et ancienne présentatrice de la chaîne Fox News, l'une des principales responsables du financement de la campagne Trump, se trouvait vendredi soir au mont Rushmore, dans le Dakota du Sud, pour assister au discours du président et au feu d'artifice de la fête nationale du 4 juillet.

Testée positive après un examen de routine pratiqué auprès de toute personne susceptible de se trouver en contact direct avec Donald Trump, Kimberly Guilfoyle, 51 ans, a été immédiatement placée à l'isolement, a rapporté le New York Times.

Selon le quotidien, Kimberly Guilfoyle n'a pas voyagé dans l'avion du président pour se rendre au mont Rushmore. Donald Trump Junior, 42 ans, et elle prévoient de regagner la côte est des Etats-Unis par la route après les célébrations, précise le journal en citant l'entourage du couple.

reuters/ats

Fascination pour le Mont Rushmore

Donald Trump parle depuis longtemps de sa fascination pour le Mont Rushmore. En 2017, il avait même évoqué, en plaisantant, la possibilité que son visage y soit ajouté un jour. Au-delà de toute considération politique, il est cependant peu probable que cela arrive.

"De temps en temps, des individus ou des organisations proposent d'ajouter de nouveaux bustes (...) mais cela n'est pas possible", explique Dana Soehn, porte-parole de ce Parc national.

"La roche qui se trouve autour des visages (des présidents) ne permet pas de sculpture supplémentaire", explique-t-elle, rappelant par ailleurs que le sculpteur, Gutzon Borglum, voulait représenter les idéaux des 150 premières années de l'histoire américaine – naissance, croissance, développement, préservation – et que son œuvre était par conséquent achevée.

afp