Michèle Rubirola a été élue samedi maire de Marseille grâce au ralliement de dernière minute de l'ancienne sénatrice du Parti socialiste français Samia Ghali, au terme d'une saga électorale à rebondissements, aucune liste ne pouvant prétendre seule à la majorité absolue au conseil municipal. Médecin de 63 ans et candidate de l'union de la gauche et des écologistes du Printemps marseillais, elle a obtenu 51 voix sur 92 conseillers. Elle devance de 10 voix le candidat de la droite (Les Républicains) Guy Teissier, son seul adversaire encore en lice.
"Je serai la maire de tous les Marseillais dans la transparence et le dialogue", a-t-elle déclaré après avoir ceint l'écharpe tricolore caractéristique des maires en France. "Le clanisme, le népotisme, le clientélisme ont vécu", a-t-elle ajouté.
Coup de théâtre de dernière minute
Michèle Rubirola, Guy Teissier et Samia Ghali avaient posé leur candidature au fauteuil de maire de Marseille après 25 ans de règne de Jean-Claude Gaudin (LR), qui ne se représentait pas après quatre mandats. Samedi dans la matinée, Samia Ghali, qui avait quitté le Pari socialiste français en 2019 pour créer le parti "Marseille avant tout", a finalement décidé après de longues tractations de retirer sa candidature, ce qui a permis à la nouvelle maire de Marseille d'être élue sans devoir passer par un troisième tour.
"Madame Michèle Rubirola est désormais maire de Marseille, la première femme à assurer cette magnifique mission. Et je la félicite pour cette élection", a déclaré l'ancien maire dans un communiqué.
Le RN boycotte le vote
Le scrutin a eu lieu sans les neuf élus du Rassemblement national (ex-Front national) du sénateur Stéphane Ravier, battu dans le VIIe secteur de la ville, qu’il détenait depuis 2014. Le parti n'a pas présenté de candidat au 2ème tour et ses membres n'ont pas participé au vote en quittant l’hémicycle avant le scrutin. "Nous laissons les tractations, les magouilleurs, les marchands de tapis, ceux qui piétinent la démocratie et la volonté des Marseillais, entre eux", a argué en début de séance leur chef de file, qui a vainement proposé dans la semaine un "pacte" aux élus LR.
Reuters/vic
Le suspense a duré une semaine
Le Printemps marseillais - rassemblement de partis de gauche, écologistes et de militants associatifs emmené par Michèle Rubirola - était arrivé en tête du second tour, emportant quatre des huit secteurs que compte la ville et obtenant 38,3% des suffrages, soit près de 13'000 voix d'avance sur les listes LR menées par Martine Vassal (30,8%), qui a laissé entre-temps sa place à Guy Teissier comme candidat au fauteuil de maire.
Mais en raison du système électoral à Marseille, où l'élection du maire se joue par secteur, Michèle Rubirola n'était pas assurée de prendre la tête de la ville. La répartition par secteurs des conseillers municipaux a en effet réduit cet avantage, avec 42 élus pour le rassemblement de gauche de Rubirola et 39 pour LR, les huit élus de Samia Ghali jouant dès le rôle de "faiseurs de roi" dans une assemblée où le seuil de la majorité absolue est fixé à 51 voix.
Toute la semaine, les tractations de la liste de gauche avec Samia Ghali, vainqueur dans son secteur des quartiers Nord de la ville, avaient achoppé sur la demande de la sénatrice de devenir première adjointe, ce qu’a refusé Michèle Rubirola. Mais de nouvelles discussions ayant eu lieu samedi entre les deux tours de scrutin du conseil municipal ont finlement abouti.
Jeanne Barseghian, première maire écologiste de Strasbourg
Jeanne Barseghian est devenue samedi officiellement la première maire écologiste de Strasbourg, déclarant "l'état d'urgence climatique" pour la ville alsacienne dont elle veut faire "la capitale européenne de la transition écologique, sociale et démocratique".
"Je porterai de manière indissociable la réponse aux trois grands défis qui sont devant nous: le défi écologique, le défi social et le défi démocratique", a déclaré la nouvelle maire, après avoir obtenu 53 votes favorables. Onze conseillers se sont abstenus.
"Notre environnement nous envoie des signaux de plus en plus forts et de plus en plus fréquents et il n'est plus question de détourner le regard. C'est le moment de regarder le monde tel qu'il est et de poser des actes forts, ambitieux et collectifs", a affirmé la juriste de 39 ans.
Jeanne Barseghian a présenté, dès ce premier conseil municipal, une déclaration d'"état d'urgence climatique" pour Strasbourg, comme l'ont déjà fait certaines villes comme Paris ou Barcelone. "Cette déclaration marque mon ambition en matière de transition écologique du territoire", a-t-elle expliqué.