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Liban: obsèques du député assassiné W.Eido

Le Liban fait face à un nouvel attentat politique
Le Liban fait face à un nouvel attentat politique
Le Liban enterrait jeudi le député antisyrien Walid Eido et son fils, tués la veille en même temps que 8 autres personnes dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth que la majorité parlementaire accuse la Syrie d'avoir perpétré.

Walid Eido, connu pour son franc-parler contre Damas, était
député sunnite de Beyrouth et membre du parti Courant du Futur,
dirigé par Saad Hariri, chef de la majorité parlementaire dont le
père Rafic a lui-même été assassiné en février 2005 dans un
attentat spectaculaire au centre de Beyrouth.

Mobilisation réduite

Le cortège funèbre a quitté en fin de matinée l'hôpital de
l'Université américaine (AUH) à Beyrouth, où les corps de Walid
Eido, de son fils Khaled et d'un des deux gardes du corps ont été
transportés mercredi soir. Un millier de personnes s'étaient
rassemblées, en même temps que des personnalités de la majorité
antisyrienne, avec à leur tête Saad Hariri et le chef druze Walid
Joumblatt, devant l'AUH pour accompagner les cercueils de Walid
Eido et son fils, l'avocat Khaled Eido, enveloppés du drapeau
libanais.



Walid Eido est le troisième député de la majorité antisyrienne à
être assassiné depuis les dernières élections législatives en
mai-juin 2005. Le gouvernement de Fouad Siniora, appuyé par
l'Occident, est issu de cette majorité.



Mercredi, le Premier ministre libanais Fouad Siniora a réclamé une
réunion extraordinaire de la Ligue arabe au niveau des ministres
des Affaires étrangères. Celle-ci se tiendra vendredi au Caire où
sera également examinée la situation explosive dans la bande de
Gaza.

Parlement décimé

Le président américain George W.Bush a accusé Damas, à mots
couverts, d'être impliqué dans l'attentat, largement condamné par
la communauté internationale. La Syrie n'a pas commenté
officiellement ces accusations. Jeudi a été décrété "journée de
deuil national" par le gouvernement. Les institutions d'Etat, les
banques, les écoles et les universités étaient fermées et les rues
de la capitale désertes.



La disparition de Walid Eido réduit la majorité à 68 sièges, dans
une chambre qui compte désormais 126 membres au lieu de 128. "70..
69.. 68, il n'est plus permis d'en douter. Il est même criminel
d'en douter. Quelque part, quelqu'un tient une comptabilité morbide
et cherche à descendre sous le chiffre fatidique (en dessous duquel
la) majorité ne serait plus une majorité (absolue)", soutient le
quotidien L'Orient Le Jour.



afp/cab

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Triste chronologie

14 février 2005: Rafic Hariri est tué dans un attentat à Beyrouth, qui fait au total 23 morts, dont le député et ancien ministre Bassel Fleyhane, et 220 blessés.

2 juin: le journaliste antisyrien Samir Kassir est tué dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth.

21 juin : l'ancien secrétaire général du Parti communiste Georges Hawi est tué dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth.

12 juillet: le ministre de la Défense Elias Murr est blessé dans un attentat à la voiture piégée dans la banlieue de la capitale qui fait un mort et 9 blessés.

25 septembre: la journaliste May Chidiac est grièvement blessée dans l'explosion d'une bombe placée dans sa voiture, au nord de Beyrouth.

12 décembre: le député et journaliste chrétien antisyrien Gebrane Tuéni est tué, avec 2 de ses proches, dans un attentat à la voiture piégée, près de Beyrouth.

5 septembre 2006: le lieutenant-colonel Samir Chéhadé, un haut responsable de la sécurité lié à l'enquête sur l'assassinat de Hariri, est blessé et 4 de ses gardes du corps sont tués dans un attentat à l'explosif au sud de la ville.

21 novembre: le député antisyrien et ministre de l'Industrie Pierre Gemayel est tué par balles à Jdeideh, au nord de Beyrouth.

Tension dans les camps

Au Liban nord, des tirs intermittents à l'arme légère ont été entendus jeudi autour du camp palestinien de Nahr al-Bared où sont retranchés les extrémistes de Fatah al-Islam, assiégés par l'armée depuis le 20 mai.

Les autorités libanaises et l'armée exigent la reddition des islamistes. Au total, 130 personnes, dont 63 militaires et 50 islamistes du Fatah al-Islam, ont péri depuis le début des affrontements.