Eric Dupond-Moretti à la Justice dans le nouveau gouvernement français

Le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler s'est présenté devant la presse à 19h00 sur le perron du palais présidentiel à Paris, comme le veut la tradition, pour lire la liste des membres du nouveau gouvernement.

Ce cabinet a été concocté conjointement, durant le week-end, par le président Emmanuel Macron et le Premier ministre fraîchement nommé, Jean Castex, pour impulser la relance de l'économie et du quinquennat.

Il est marqué prioritairement par la promotion de Gerald Darmanin, jusqu'ici ministre de l'Action et des comptes publics, au ministère de l'Intérieur en remplacement de Christophe Castaner.

Huit nouveaux ministres ou ministres délégués font leur entrée. Parmi les nouvelles têtes figurent en priorité - et c'est l'une des surprises de la liste - l'avocat Eric Dupont-Moretti, baptisé "acquitator" pour sa capacité à acquitter ses clients, qui devient Garde des Sceaux.

Le retour de Roselyne Bachelot

Roselyne Bachelot, qui a été ministre de l'Ecologie sous Jacques Chirac et ministre de la Santé sous Nicolas Sarkozy, prend elle la tête du ministère de la Culture en lieu et place de Franck Riester.

Dans ce gouvernement figure également Barbara Pompili, ancienne secrétaire d'Etat à la Biodioversité durant le quinquennat du président socialiste François Hollande, qui est nommée ministre de la Transition écologique.

Plusieurs ministres actuels sont maintenus à leur poste: Jean-Michel Blanquer reste en charge de l'Education nationale, Bruno Le Maire conserve le portefeuille de l'Economie et des Finances auquel s'ajoute désormais la Relance, Jean-Yves Le Drian est reconduit aux Affaires étrangères et Florence Parly reste ministre des Armées.

"Mission et rassemblement"

Emmanuel Macron a rappelé dans des tweets dimanche les lignes de force de la dernière partie de son quinquennat qu'un "gouvernement de mission et de rassemblement" devra mettre en oeuvre: "relance de l'économie, poursuite de la refondation de notre protection sociale et de l'environnement, rétablissement d'un ordre républicain juste" ou encore "défense de la souveraineté européenne".

Décidé à accélérer la cadence pour faire oublier la débâcle des municipales et s'attaquer aux crises post-coronavirus, le chef de l'Etat devrait fixer le cap à cette équipe à l'occasion d'une nouvelle intervention, probablement télévisée selon son entourage, le jour de la fête nationale du 14 juillet, renouant avec une tradition présidentielle qu'il avait supprimée.

Le Premier ministre, qui avait prévu sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée en milieu de semaine, devra attendre la prise de parole présidentielle pour présenter son programme "quelques jours après", selon l'entourage d'Emmanuel Macron.

Soutien "sans faille" aux forces de l'ordre

Mais dimanche soir, l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy a déjà donné le ton de ses priorités, en rendant une visite surprise à des policiers de La Courneuve en Seine-Saint-Denis. Il a tenu à assurer les forces de l'ordre du soutien "sans faille" du gouvernement et de son attachement "à la sécurité publique", en pleine polémique sur les violences policières.

Jean Castex a aussi affirmé vouloir "a minima un nouvel agenda social" et régler "à court terme" le dossier explosif des retraites.

>> L'interview de Bruno Jeanbart, directeur adjoint de l'institut de sondage OpinionWay :

afp/oang