Le différend qui oppose Belgrade à son ancienne province méridionale est l'un des conflits territoriaux les plus épineux d'Europe. La Serbie refuse de reconnaître l'indépendance proclamée en 2008 par le Kosovo après la guerre sanglante de la fin des années 1990 dans laquelle l'Otan a joué un rôle déterminant.
Les deux pays reprendront les discussions vendredi déjà, avec un sommet en visioconférence qui réunira le président serbe Aleksandar Vucic, le Premier ministre kosovar Avdullah Hoti (et non le président mis en accusation pour crimes de guerre, lire encadré), le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel, le haut-représentant de l'UE pour les Affaires étrangères Josep Borell ainsi que le représentant spécial de l'UE pour les Balkans occidentaux, Miroslav Lajcak.
Une initiative de la France
L'objectif est de "relancer le dialogue", pour "permettre à l'UE de faciliter la solution de leurs différends", selon la présidence française qui indique que le sommet est organisé à l'initiative d'Emmanuel Macron.
Deux jours plus tard, les deux dirigeants se rendront à Bruxelles, pour leur première rencontre depuis novembre 2018 dans le cadre du dialogue facilité par l'UE.
"Ce n'est pas un hasard si nous continuons le dialogue dimanche, après la réunion de vendredi", a souligné Peter Stano, porte-parole des services extérieurs de l'UE. "Ce sont des évènements complémentaires".
"Cette réunion va relancer les discussions et le travail sur un accord global et juridiquement contraignant sur la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo, portant sur tous les dossiers en suspens", a-t-il poursuivi.
afp/oang
Le président kosovar poursuivi pour crimes de guerre
Ces initiatives interviennent alors que le président kosovar Hashim Thaçi vient d'être mis en accusation pour crimes de guerre pendant le conflit avec la Serbie (1998-1999) par les procureurs du tribunal spécial de La Haye fin juin.
Sa mise en accusation avait entraîné le report d'un autre sommet Serbie-Kosovo prévu le 27 juin à la Maison Blanche, qui voulait jouer les médiateurs dans ce conflit entre Européens. Les Etats-Unis avaient été un des principaux acteurs de l'opération de l'Otan contre les Serbes en 1999.
Le président kosovar a déclaré qu'il démissionnerait "immédiatement" si les accusations du Tribunal spécial pour le Kosovo étaient confirmées par une inculpation formelle. En attendant, c'est donc son Premier ministre qui participera à ces évènements.
Un premier sommet en avril 2019
Un premier sommet s'était tenu à Berlin en avril 2019, durant lequel la Serbie et le Kosovo avaient accepté, sous égide de la France et de l'Allemagne, de reprendre leurs pourparlers vingt ans après leur conflit armé.
A l'époque, les deux pays avaient prévu de se retrouver quelques mois plus tard à Paris mais leur dialogue s'était de nouveau enlisé.
Dernier conflit en ex-Yougoslavie, la guerre du Kosovo entre forces serbes et guérilla indépendantiste kosovare albanaise a fait plus de 13'000 morts, des Albanais pour la plupart.
Elle s'est terminée quand une campagne occidentale de bombardements a contraint les forces serbes à se retirer.