Le président brésilien Jair Bolsonaro testé positif au Covid-19 – Le suivi de la pandémie dans le monde
"Le résultat positif vient d'arriver", a déclaré Jair Bolsonaro, 65 ans, lors d'un entretien à plusieurs chaînes de télévision. Le chef d'Etat brésilien avait déclaré la veille sur CNN qu'il présentait certains symptômes de la maladie et s'était soumis à un test et à une radiographie des poumons à l'hôpital des forces armées.
"J'avais 38 degrés de fièvre, mais mes poumons étaient propres. Les médecins m'ont donné de l'hydroxychloroquine et de l'azithromycine (un antibiotique) et après je me suis senti mieux. Je vais parfaitement bien", a-t-il ajouté. Il a précisé qu'il travaillerait désormais le plus possible "par vidéoconférence".
Depuis le début de la pandémie, Jair Bolsonaro a minimisé la maladie alors qu'elle a déjà fait plus de 65'000 morts dans son pays. Il a participé à plusieurs événements publics sans porter de masque, tout en critiquant les mesures d'isolement mises en oeuvre dans plusieurs Etats.
"Vu mon passé de sportif, si j'étais contaminé par le virus, je n'aurais pas à m'inquiéter. Je ne sentirais rien. Au pire, ce serait comme une petite grippe, un petit rhume", avait-il par exemple affirmé fin mars.
OMS – "Nous n'avons clairement pas atteint le pic"
Le week-end dernier a totalisé 400'000 cas de Covid-19 dans le monde, soit autant que pendant l'ensemble des douze premières semaines de l'épidémie. "Nous n'avons clairement pas atteint le pic", a déclaré mardi à Genève le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, même si elle a ralenti dans certaines régions comme l'Europe et que le nombre de décès est stable.
Au lendemain de l'appel en forme d'avertissement lancé par des centaines de scientifiques, l'OMS a en outre reconnu mardi que des preuves d'une transmission du Covid-19 par l'air commençaient à apparaître.
"Nous reconnaissons que des preuves émergent dans ce domaine et par conséquent nous devons être ouverts à cette possibilité et à ses implications, ainsi qu'aux précautions qui doivent être prises", a déclaré une responsable de l'OMS, Benedetta Allegranzi.
>> Plus de détails dans notre article : L'OMS reconnaît une possible transmission du Covid-19 par l'air
>> La carte du SARS-CoV-2 dans le monde:
ÉTATS-UNIS – Sortie de l'OMS sous une pluie de contaminations
Le président américain Donald Trump a officiellement lancé mardi la procédure de retrait des Etats-Unis de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), tandis que la barre des 60'000 nouvelles infections au coronavirus recensées aux Etats-Unis en 24 heures a été franchie mardi, soit un niveau record depuis le début de la pandémie.
Cela porte à près de 3 millions le nombre total de cas détectés dans le pays. Plus de 1100 personnes sont par ailleurs décédées du Covid-19 sur le sol américain lors dès dernières 24 heures.
Après une stabilisation de l'épidémie sur la côte Est des Etats-Unis, notamment à New York un temps durement touchée, le pays connaît depuis quelques semaines une flambée des infections dans le Sud et l'Ouest.
Donald Trump minimise ces records quotidiens qui ne cessent d'être battus en les attribuant à un excès de tests, mais de multiples responsables de santé, aux niveaux fédéral et surtout local, jugent la situation grave.
En parallèle, le gouvernement américain a annoncé lundi qu'il n'autoriserait pas les étudiants étrangers à rester aux Etats-Unis si leurs universités décidaient, par peur du Covid-19, de maintenir des enseignements 100% en ligne à la rentrée.
>> En lire plus : Etudiants étrangers menacés d'expulsion des Etats-Unis en cas de cours en ligne
EUROPE – La barre des 200'000 décès franchie
La pandémie causée par le SARS-CoV-2 a fait plus de 200'000 morts en Europe, dont plus des deux tiers au Royaume-Uni, en Italie, en France et en Espagne, selon un bilan établi par l'afp mardi à 15h.
Avec un total de 200'005 morts (pour 2'751'606 cas), l'Europe est le continent le plus durement touché par la pandémie de Covid-19, qui a tué au moins 538'418 personnes dans le monde. Le Royaume-Uni (44'236) et l'Italie (34'869) sont les pays européens les plus meurtris, suivis de la France (29'920) et de l'Espagne (28'388).
Depuis plusieurs semaines, le Vieux Continent n'est toutefois plus l'épicentre de l'épidémie. Les foyers les plus actifs sont désormais situés dans trois continents: Amérique du Nord, Amérique du Sud et Asie. Huit pays ont signalé plus de 100 décès lors des dernières 24 heures: le Brésil, l'Inde, les USA, le Mexique, le Pérou, l'Iran, la Colombie et la Russie.
Le week-end dernier a totalisé 400'000 cas de Covid-19 dans le monde, soit autant que pendant l'ensemble des douze premières semaines de l'épidémie. "Nous n'avons clairement pas atteint le pic de la pandémie", a déclaré mardi à Genève le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus.
AUSTRALIE – Melbourne se reconfine
Plus de cinq millions de personnes ont reçu mardi l'ordre des autorités locales de rester confinées à Melbourne, la deuxième ville d'Australie, à la suite d'une flambée des cas de nouveau coronavirus.
Ce confinement prendra effet à compter de minuit dans la nuit de mardi à mercredi pour une durée d'au moins six semaines, a indiqué le Premier ministre de l'Etat de Victoria, Daniel Andrews. La plupart des élèves suivront à nouveau un enseignement à distance, tandis que restaurants et cafés ne pourront plus servir que des plats à emporter.
CANADA – Van Gogh s'expose en version "drive-in"
A Toronto, les organisateurs d'une exposition immersive sur Van Gogh ont eu une idée pour
concilier art et pandémie: créer un espace et un spectacle dédiés presque exclusivement aux automobilistes, une initiative présentée comme une première mondiale.
Alors que la plus grande ville canadienne se déconfine progressivement, l'exposition a pu démarrer la semaine passée. Avec deux salles: l'une - avec des cercles de distanciation physique projetés au sol - pour ceux qui préfèrent marcher, et l'autre destinée aux voitures.
Voir le spectacle du confort de sa voiture permet aux plus fragiles - et aux plus soucieux - d'apprécier l'art en toute sécurité, selon les organisateurs.
CHINE – Pas de nouveau cas à Pékin
Pékin a annoncé mardi zéro nouveau malade du Covid-19 sur les 24 dernières heures dans la capitale chinoise, une première depuis un rebond épidémique le mois dernier qui a avivé les craintes d'une deuxième vague.
Un total de 335 personnes ont contracté la maladie depuis la découverte d'un foyer de contamination début juin dans un marché de gros du sud de la ville.
ESPAGNE – L'immunité collective loin d'être atteinte
Une vaste étude médicale espagnole indique que l'immunité collective contre le Covid-19 est loin d'être atteinte. Seuls 5% des 61'000 participants à l'étude ont développé les anticorps à même de combattre la maladie, selon ces recherches.
L'étude démontre aussi qu'environ un tiers des participants qui avaient contracté le virus restaient asymptomatiques, ce qui, selon les auteurs, présente "d'importantes implications pour la santé publique".
Le pays a fait état mardi de 124 nouveaux cas de contamination au cours des dernières 24 heures, contre 78 confirmés la veille, portant le bilan total d'infections à 252'130. Le nombre de décès survenus au cours des sept derniers jours s'établit lui à 9. La pandémie a fait un total de 28'392 morts en Espagne depuis le début de la crise.
IRAN – Record du nombre de morts en un jour
L'Iran a passé un cap symbolique témoignant de la détérioration de sa situation sanitaire, avec l'annonce mardi d'un record de 200 morts en 24 heures. Ce nouveau chiffre de la mortalité quotidienne efface largement les deux précédents records, 162 puis 163 décès les 29 juin et 5 juillet.
Ces décès supplémentaires portent le nombre total de victimes à 11'931, sur un total de 245'688 cas confirmés en Iran, a déclaré la porte-parole du ministère de la Santé Sima Sadat Lari. La République islamique, qui a confirmé officiellement ses premiers cas de SARS-CoV-2 en février, reste de loin le pays le plus touché par la pandémie au Proche et Moyen-Orient. La porte-parole a évoqué une nette augmentation des cas de contamination dans une ville dont elle n'a pas dévoilé le nom, "où la population a organisé une cinquantaine de cérémonies de mariage ces jours-ci".
Pour lutter contre la propagation, les autorités iraniennes n'avaient pas imposé de confinement de la population, mais décrété une série de restrictions (interdiction des rassemblements, notamment religieux mais aussi sportifs, limitation de l'activité économique et des déplacements, entre autres).
Puis, sous pression économique et afin d'éviter une recul encore plus marqué de l'activité, déjà rudement mise à l'épreuve par les sanctions économiques américaines, le gouvernement a levé progressivement ces restrictions à partir d'avril, alors que l'épidémie semblait reculer. Elle semble cependant regagner du terrain depuis le début du mois de mai.
JAPON – chute record de la consommation
La consommation des ménages au Japon s'est écroulée en mai (-16,2% sur un an). C'est un nouveau record depuis le début de statistiques comparables au début des années 2000, et une conséquence directe de l'état d'urgence mis en place au Japon en avril-mai pour endiguer la pandémie de coronavirus. Le consensus d'économistes sondés par l'agence Bloomberg escomptait un plongeon plus limité (-11,8%), après une chute de 11,1% en avril.
Sous le dispositif de l'état d'urgence, qui a été progressivement levé dans la seconde quinzaine de mai, les Japonais ont limité leurs déplacements au maximum et évité les achats non indispensables. Par ailleurs, si le chômage n'a pas grimpé en flèche au Japon, en raison notamment des réticences des entreprises à licencier dans un contexte structurel de pénurie de main-d'oeuvre, des millions d'employés dans le pays se sont retrouvés au chômage partiel, ce qui a limité leur pouvoir d'achat.
SERBIE – Couvre-feu le weekend
Le président serbe Aleksandar Vucic a annoncé mardi l'instauration d'un nouveau couvre-feu le weekend en raison d'un rebond alarmant de la pandémie du Covid-19, avec un nombre record de morts en une seule journée. L'équipe gouvernementale de gestion de la crise doit encore décider si la mesure doit s'appliquer à Belgrade ou au pays tout entier.
Après avoir maîtrisé la première vague de l'épidémie début mai, la Serbie recense une résurgence du nombre des cas, passant officiellement d'une cinquantaine de contaminations quotidiennes voici un mois à environ 300 voire 350 aujourd'hui. Les autorités ont également fait état mardi du décès de 13 personnes, le plus haut bilan quotidien officiellement annoncé jusque ici.
"Personne ne peut supporter ces chiffres, et nous ne voulons pas tuer nos médecins", a déclaré Aleksandar Vucic à la presse, ajoutant que les hôpitaux étaient débordés avec près de 4'000 patients. La situation est alarmante, en particulier à Belgrade, a-t-il ajouté, avant d'annoncer le durcissement des mesures de restriction.
Ce rebond est intervenu dans le cadre d'un déconfinement rapide autorisé par les autorités, avec par exemple des manifestations sportives de masse. Le nombre de cas s'est accéléré après les législatives du 21 juin. Après les célébrations de l'écrasante victoire du Parti serbe du progrès (SNS) d'Aleksandar Vucic, de hauts responsables ont annoncé avoir été testés positifs au coronavirus.
jfe/vic avec agences