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L'exécution du général Soleimani était illégale, selon une experte de l'ONU

Des manifestants crient vengeance après la mort du général iranien Qassem Soleimani à Magam dans la région du Kashmir. [AP Photo/Keystone - Mukhtar Khan]
Les Etats-Unis ont violé la Charte de l'ONU en exécutant le général Soleimani / Le Journal horaire / 28 sec. / le 7 juillet 2020
L'assassinat du général iranien Qassem Soleimani par un drone américain constitue une exécution arbitraire, selon une experte onusienne indépendante, Agnès Callamard. La rapporteuse spéciale estime que les Etats-Unis ont violé la Charte des Nations Unies en le menant.

L'assassinat du général avait provoqué d'importantes tensions entre les deux pays qui avaient pu être apaisées, notamment grâce à l'action de la Suisse, après des représailles iraniennes contre un site militaire américain en Irak. Conséquence de ce climat, un militaire iranien avait aussi abattu par erreur un avion ukrainien près de Téhéran, pensant à un tir de missile et faisant 176 victimes.

Qassem Soleimani, chef de l'unité d'élite chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution, avait été tué le 3 janvier dans un raid américain près de l'aéroport de Bagdad. Son lieutenant, l'Irakien Abou Mehdi al-Mouhandis, leader des paramilitaires pro-Iran dans ce pays, avait également succombé.

"Aucune preuve"

Le président américain Donald Trump avait affirmé le lendemain avoir ordonné l'élimination de Qassem Soleimani. Selon lui, le général iranien préparait des attaques "imminentes" contre des diplomates et des militaires américains. "Aucune preuve n'a été apportée" sur cette menace qui aurait justifié une action, rétorque la rapporteuse spéciale de l'ONU contre les exécutions extrajudiciaires et arbitraires dans son rapport publié lundi soir à Genève.

Cette frappe était "illégale", dit-elle. La semaine dernière, l'Iran avait lancé un mandat d'arrêt international contre plus de 35 personnes dont Donald Trump. La responsabilité des Etats-Unis est en cause, affirme de son côté Agnès Callamard. Elle ajoute qu'aucune preuve n'a été donnée qu'une frappe de drone dans un pays tiers était requise, ni que le dommage infligé était proportionné à celui que Washington souhaitait empêcher.

L'experte indépendante dénonce aussi les effets indirects de cet assassinat. Outre l'avion abattu, des manifestants en Iran et en Irak ont été tués après celui-ci. La rapporteuse spéciale cible un manque de considération sur les droits des nombreux protestataires dans la région.

ats/gma

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