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Nucléaire: l'Iran accepte des concessions

Le site controversé d'Arak que l'AIEA va pouvoir visiter
Le site controversé d'Arak que l'AIEA va pouvoir visiter
L'Iran a autorisé l'AIEA à se rendre sur le site d'un réacteur nucléaire en construction. Et les problèmes en suspens seront l'objet de nouvelles discussions prévues les 25 et 26 juillet à Vienne. Washington est sceptique.

L'ambassadeur d'Iran auprès de l'AIEA (Agence internationale de
l'énergie atomique), Ali Asghar Soltanieh, a précisé vendredi que
l'inspection du réacteur à eau lourde d'Arak, dans le centre de
l'Iran, aurait lieu «bientôt» et déclaré qu'une «seule visite
suffira».



De nouvelles discussions entre l'Iran et l'AIEA sont par ailleurs
prévues les 25 et 26 juillet à Vienne, a précisé Asghar Soltanieh.
Un diplomate proche de l'AIEA a commenté cette annonce en estimant
que «si les choses promises sont réalisées, l'accord est
satisfaisant».

Visite à Arak avant fin juillet

Le directeur général de l'Agence, Mohamed ElBaradei, avait
demandé à l'Iran d'autoriser de telles visites. L'Iran avait bloqué
tout accès de l'AIEA à Arak depuis avril dernier, en réponse aux
sanctions décidées par le Conseil de sécurité des Nations unies qui
avait exigé la suspension du programme d'enrichissement d'uranium
sur le site de Natanz et l'arrêt des travaux à Arak.



L'accord sur une telle visite est le résultat des discussions
menées mercredi et jeudi à Téhéran par une délégation de l'AIEA,
dirigée par le vice-directeur de l'agence, Olli Heinonen, et des
responsables nucléaires iraniens.



«Durant cette visite, un accord a été conclu pour désigner de
nouveaux inspecteurs, permettre une visite sur le site du réacteur
à eau lourde d'Arak avant fin juillet» et régler lors de rencontres
en août la question de l'inspection du site d'enrichissement
d'uranium de Natanz, a souligné l'AIEA.



Les réacteurs à l'eau lourde peuvent permettre de fabriquer du
plutonium, pouvant être utilisé, comme l'uranium enrichi, pour la
fabrication d'armes atomiques.

Téhéran cherche une «entente politique»

Selon un responsable du dossier nucléaire iranien qui a gardé
l'anonymat, l'accord sur une visite de l'AIEA au réacteur d'Arak
vise à préparer la rencontre entre Ali Larijani, négociateur en
chef sur le nucléaire iranien, et Javier Solana, chef de la
diplomatie de l'Union européenne, afin qu'ils parviennent à «une
entente politique» sur le programme nucléaire iranien.



Ali Larijani et Javier Solana doivent se retrouver prochainement
pour de nouvelles discussions. Téhéran affirme que son programme
nucléaire a un objectif purement civil et qu'il n'a pas l'intention
de se doter de l'arme nucléaire, contrairement aux craintes de
nombreux pays, en tête desquels les Etats-Unis et Israël.

Enrichissement ralenti

Mohamed ElBaradei a déclaré lundi que l'Iran a ralenti le
développement de son programme d'enrichissement d'uranium, une
mesure qui pourrait augurer d'une percée diplomatique.



Le directeur général de l'AIEA a invité l'Iran à geler
l'enrichissement au niveau actuel pour obtenir en contrepartie
l'abandon par l'ONU de nouvelles sanctions. Des experts estiment
que l'Iran devait avoir vers la fin juillet 3000 centrifugeuses à
Natanz, soit un nombre suffisant pour produire de l'uranium enrichi
et fabriquer une bombe atomique en moins d'un an.



ats/afp/tac

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Scepticisme américain

Les Etats-Unis ont accueilli vendredi avec scepticisme l'accord conclu à Téhéran entre l'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour permettre une visite des inspecteurs de l'agence sur le site du réacteur à eau lourde d'Arak (centre).

"D'après ce que j'ai compris, il y a un accord pour discuter d'une visite d'inspection du réacteur, tout comme il y a un accord pour discuter de ce qu'il faut faire pour que l'Iran réponde à toutes les questions de l'AIEA qui sont en suspens depuis plusieurs années", a déclaré un porte-parole du département d'Etat, Tom Casey. "Vous me pardonnerez donc pour un sain degré de scepticisme au sujet des intentions iraniennes", a-t-il ajouté.

"Nous saluerions évidemment toute action des Iraniens pour respecter leurs engagements internationaux en répondant aux questions de l'AIEA qui restent sans réponse depuis plusieurs années, et pour se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU", a poursuivi le porte-parole.

"Pour le moment, nous allons attendre de voir ce qui se passe réellement et non ce que les Iraniens disent", a-t-il conclu.