Réunis dans la station balnéaire allemande de Heiligendamm avec
les six autres «grands» de la planète, les présidents américain et
russe doivent se retrouver en tête-à-tête en début d'après-midi. Il
s'agira de leur première rencontre depuis le mois de novembre et la
réunion du Forum de coopération économique Asie-Pacifique
(APEC).
Entre-temps, les sujets de contentieux se sont accumulés avec le
projet d'extension du bouclier antimissile américain en Pologne et
République tchèque, qui a poussé Moscou à exhumer le vocabulaire de
la Guerre froide en dénonçant les visées impérialistes de
Washington ou en menaçant de tourner ses armes vers l'Europe en
représailles.
Les «bouffées de chaleur» de Poutine
A ce sujet, le président américain a affirmé jeudi matin que la
Russie n'avait aucune raison d'avoir des «bouffées de chaleur». «Il
est important que la Russie et les Russes comprennent qu'à mon avis
la Guerre froide est finie, que la Russie n'est pas un ennemi des
Etats-Unis», a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien avec le
premier ministre britannique Tony Blair.
«Nous attachons vraiment une grande importance à cette rencontre»
avec M. Bush, a souligné pour sa part le porte-parole de Vladimir
Poutine, Dimitri Peskov. Le président russe, qui fort des richesses
naturelles de son pays entend lui faire retrouver son rang sur la
scène internationale, s'est dit peu après son arrivée en Allemagne
prêt à discuter «de tous les problèmes». Mais «nous sommes en
désaccord au sujet du prétendu recul de la démocratie» en Russie, a
prévenu son porte-parole.
afp/sun
Le climat, sujet de discorde
Le sommet du G8 ne manque pas d'autres sujets de litiges, en particulier sur le climat, qui fait l'objet jeudi après-midi d'une séance de travail plénière du forum (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada et Russie).
Washington a déjà fait savoir qu'il ne voulait pas entendre parler des objectifs chiffrés espérés par les Européens sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou sur la limitation du réchauffement planétaire, en dépit des mises en garde des scientifiques.
Mais la présidence allemande négocie d'arrache-pied pour tenter d'obtenir que le président Bush accepte au moins d'oeuvrer dans le cadre de l'ONU, alors qu'il a annoncé la semaine dernière sa propre initiative pour l'après-Kyoto incluant les pays émergents.