Dans la dernière version de sa liste rouge (UICN 2020-2), qui fait référence, l'organisme recense 32'441 espèces menacées d'extinction, soit plus de 25% des 120'372 espèces étudiées. Parmi elles, 6811 sont considérées comme "en danger critique".
En se basant sur cette liste, les experts en biodiversité de l'ONU (IPBES) extrapolent qu'environ un million d'espèces animales et végétales sur les quelque 8 millions estimées sur Terre sont menacées d'extinction, dont "beaucoup dans les prochaines décennies".
La liste rouge 2020 complète en particulier l'évaluation des primates africains, attirant surtout l'attention sur les lémuriens, endémiques de Madagascar.
Un tiers des lémuriens au bord de l’extinction
La mise à jour de la liste montre 103 des 107 espèces de lémuriens encore en vie sont menacées, dont 33 espèces (+13 par rapport aux précédentes évaluations) considérées comme "En danger critique" d’extinction, principalement en raison de la déforestation et de la chasse à Madagascar. Parmi eux, le Sifaka de Verreaux et le Microcèbe mignon, plus petit primate du monde, sont tous deux victimes de la destruction de leur habitat par l'agriculture sur brûlis et l'exploitation forestière.
Dans le reste de l'Afrique, plus de la moitié des espèces de primates (54 sur 103) sont également menacées. Cela montre "que l'Homo Sapiens doit changer radicalement sa relation avec les autres primates, et avec la nature dans son ensemble", souligne Grethel Aguilar, directrice de l'UICN.
Hamster d'Europe et Baleine franche également en péril
La nouvelle liste rouge s'inquiète également du sort du hamster d'Europe, qui passe lui aussi en danger critique. Et "si rien ne change, l'espèce pourrait disparaître au cours des 30 prochaines années", s'alarme l'UICN.
Le rongeur autrefois abondant à travers l'Europe, jusqu'en Russie, a aujourd'hui disparu des trois quarts de son habitat originel en Alsace et en Europe de l'Est. Une régression liée à un taux de reproduction en chute libre pour des raisons multiples, liées semble-t-il à l'extension de la monoculture, au développement industriel, au réchauffement climatique ou à la pollution lumineuse.
La liste rouge souligne enfin le danger qui pèse sur les baleines franches de l'Atlantique nord, dont il restait moins de 250 adultes fin 2018 (-15% depuis 2011). Victimes de collisions avec les navires et des filets de pêche, mais aussi du réchauffement des océans, elles sont à un pas de l'extinction.
Agir rapidement
Le monde doit agir rapidement pour arrêter le déclin des populations d'espèces et prévenir les extinctions causées par l'Homme", a plaidé Jane Smart, directrice du groupe de conservation de la biodiversité de l'UICN.
Alors que de nombreux scientifiques estiment que la 6e extinction de masse a commencé, "la liste rouge est un baromètre de la vie sur Terre", a commenté Andrew Terry, de la Zoological Society of London.
jop avec ats