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Recrudescence des violences racistes et antisémites en Allemagne

L'inquiétante recrudescence des violences racistes et antisémites  en Allemagne [AFP - David Speier]
L'inquiétante recrudescence des violences racistes et antisémites en Allemagne / La Matinale / 1 min. / le 10 juillet 2020
Les infractions pénales inspirées par des idéologies d'extrême droite ou d'extrême gauche ont augmenté l'an dernier en Allemagne, montre un rapport des services de renseignement intérieurs (BfV) publié jeudi par le ministère de l'Intérieur.

Plus de 22'300 infractions en 2019 - dont deux meurtres, cinq tentatives de meurtre et près de 800 agressions physiques - ont été imputées à l'extrême droite, soit une hausse de près de 10% sur un an.

Thomas Haldenwang, directeur du BfV (Bundesamt für Verfassungsschutz, Office fédéral de protection de la Constitution), a précisé au cours d'une conférence de presse que les délits antisémites avaient progressé de 17% l'an dernier, et que 94% de ces délits, qui vont de l'agression physique à des injures verbales ou de la propagande antisémite, étaient le fait de militants d'extrême droite.

Les agressions contre les étrangers et les musulmans sont également en hausse.

Aussi en hausse à gauche

Les infractions commises par des sympathisants d'extrême gauche sont plus de trois fois moins nombreuses, à 6400, mais en hausse de 40%. Parmi ces infractions figurent deux tentatives de meurtres et 355 agressions physiques. "Nous devons rester vigilants et prêts à agir", a déclaré le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer.

L'an dernier, l'Allemagne a été secouée par l'assassinat d'un député conservateur favorable à l'immigration et par l'attaque d'une synagogue et d'un restaurant de kebabs, qui a fait deux morts en octobre à Halle, deux attaques imputées à l'extrême droite.

Les autorités ont réagi en renforçant le contrôle des possesseurs d'armes à feu et la surveillance des discours de haine sur internet.

reuters/jfe

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Des liens entre l'extrême droite et la police

Les autorités allemandes doivent aussi faire face à des accusations croissantes de proximité entre la police et la mouvance d'extrême droite, à la suite de menaces de mort envoyées à plusieurs responsables politiques.

La polémique a enflé après des révélations selon lesquelles un ordinateur de la police de Francfort avait été utilisé pour rechercher les données personnelles d'une responsable politique de gauche de cette région.

Le ministre fédéral de l'Intérieur, le conservateur Horst Seehofer, refuse de diligenter une étude concernant ses services de police, que voudrait pourtant le ministère de la Justice.

Mais le Renseignement intérieur a annoncé jeudi qu'il rendrait d'ici à fin septembre un rapport faisant le point sur les tendances extrémistes au sein de toutes les forces de sécurité du pays.

La ministre de la Défense vient tout juste d'annoncer la dissolution partielle de l'unité d'élite de l'armée allemande, les KSK, en raison de liens entre plusieurs de ses membres et la mouvance néonazie.