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La crise du Covid-19 a éclipsé la lutte contre le sida, aussi en Suisse

Une vive concurrence se développe sur le marché des tests virologiques. [Keystone - Gaëtan Bally]
La pandémie de coronavirus risque de faire de l’ombre à la recherche contre le sida / Le 12h30 / 2 min. / le 10 juillet 2020
Une épidémie peut faire de l'ombre à une autre: l'urgence sanitaire face au nouveau coronavirus a considérablement freiné la lutte contre le sida, déplore l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au terme de la 23ème Conférence internationale sur le sida.

En Suisse aussi, les spécialistes se sont sentis parfois démunis face à leurs patients. Le nouveau coronavirus a crée un véritable raz-de-marée, et c'est finalement toute la chaîne de la lutte contre le SIDA qui s'en est trouvée impactée.

"Le VIH est une maladie infectieuse transmissible, dont on essaie, encore en 2020, de contrôler l'épidémie", explique Alexandra Calmy, infectiologue et responsable de l'unité Sida aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). "On s'est donc retrouvé avec une collision de deux pandémies à contrôler. Et on les contrôle de la même façon: par des tests de dépistage, et en s'assurant que le traitement est bien pris. Il fallait se mobiliser pour le Covid, mais comment le faire en minimisant le risque de perdre le contrôle sur l'autre pandémie, celle du VIH?", interroge la doctoresse.

De nombreux pays risquent aujourd'hui une rupture de stock au niveau des traitements anti-rétro-viraux. Si tel n'est pas le cas en Suisse, c'est en revanche au niveau du dépistage et du suivi des patients que les choses sont devenues compliquées dans notre pays.

Priorité donnée au Covid-19

"Dans notre hôpital, aux HUG, on a dû s'organiser de manière urgente, rapide", témoigne Alexandra Calmy. "Du jour au lendemain, j'ai dû arrêter de voir des patients. Je ne pouvais plus faire de charge virale pour vérifier l'efficacité du traitement, parce que le laboratoire de virologie était complètement surchargé par les test Covid", raconte la responsable. "A un moment donné, j'ai eu peur pour nos patients, je me suis demandé comment on allait faire pour assurer la qualité des soins. J'espère que les patients ne nous en veulent pas trop", glisse-t-elle.

Au niveau de la recherche également, la lutte contre le sida ne doit pas passer au second plan: plus d'un million et demi de personnes continuent à être infectées chaque année dans le monde.

>> Voir aussi les explications de Vanessa Christinet, médecin responsable du Checkpoint de la fondation Profa, à Lausanne :

Le coronavirus pourrait freiner la lutte contre le sida: interview de Vanessa Christinet
Le coronavirus pourrait freiner la lutte contre le sida: interview de Vanessa Christinet / Forum / 4 min. / le 7 juillet 2020

Sophie Iselin/kkub

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