Le président serbe Aleksandar Vucic et le Premier ministre kosovar Avdullah Hoti se sont entretenus à distance, en présence d'Angela Merkel, d'Emmanuel Macron, du haut-représentant de l'UE pour les Affaires étrangères Josep Borell et du représentant spécial de l'UE pour les Balkans occidentaux Miroslav Lajcak.
Le président kosovar, Hashim Thaçi, n'y a pas participé en raison de sa récente mise en accusation pour crimes de guerre pendant la guerre de la fin des années 1990.
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L'UE désunie sur le Kosovo
Depuis la proclamation de son indépendance en 2008, le Kosovo a été reconnu par plus de 100 pays membres des Nations unies (dont la Suisse) et 22 Etats sur 27 au sein de l'UE, qui est donc désunie sur la question.
Mais un obstacle de taille demeure: Belgrade refuse toujours de reconnaître l'indépendance de son ancienne province méridionale après la guerre sanglante de la fin des années 1990. Et sans l'aval de la Serbie, dont la position est suivie par la Russie et la Chine, il est impossible pour le Kosovo d'espérer une reconnaissance formelle des Nations Unies.
D'autres rendez-vous agendés
Lors de cette première réunion, il a été "obtenu que le président serbe Aleksandar Vucic et le Premier ministre kosovar Avdullah Hoti reprennent ce dialogue de normalisation à Bruxelles dimanche en visioconférence puis jeudi prochain en présentiel à Bruxelles", a déclaré la présidence française. Il plane "sur l'issue de ce dialogue des perspectives très difficiles, mais il y a un engagement de tous à procéder étape par étape".
Avant la réunion, dans un discours mardi à la Nation, le président serbe a prévenu qu'il s'attendait à ce qu'on ne lui fasse "aucun cadeau" lors de ce sommet. "Ce qui nous attend, c'est un été et un automne difficiles lorsqu'il est question du Kosovo", a-t-il assuré, alors que la Serbie compte sur les avancées de cet épineux dossier pour soutenir des démarches d'intégration à l'UE.
afp/oang
L'UE veut le leadership sur ce dossier
L'Europe reprend la main sur ce dossier alors que Washington veut aussi jouer les médiateurs dans ce dossier. "Il a été acté aujourd'hui que le leadership est européen", a estimé la présidence française.
"La question c'est d'affirmer que cette région d'Europe a vocation à l'intégration, la paix, la stabilité, à une très grande proximité avec l'UE. Il y a dans cette affaire un test de leadership européen", selon elle.
Outre les tentatives américaines, la zone est l'objet d'interventions de multiples acteurs extra-européens (investissements chinois, activisme religieux musulman turc ou du Golfe, influence russe)
Les Etats-Unis avaient souhaité organiser un sommet Serbie-Kosovo à la Maison Blanche le 27 juin. Mais la mise en accusation d'Hashim Thaçi avait entraîné son report sine die.