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De nouveaux vestiges du crash d'Air India retrouvés sur le Mont-Blanc

Une douzaine de quotidiens datés du 20 et 21 janvier 1966 ont été retrouvés. [AFP - Bernard Barron]
De nouveaux vestiges du crash d'Air India retrouvés sur le Mont-Blanc / Le Journal horaire / 35 sec. / le 10 juillet 2020
Des journaux datant de janvier 1966 viennent d'être retrouvés dans le massif du Mont-Blanc. Ils se trouvaient probablement à bord du Boeing 707 de la compagnie Air India qui s'était écrasé sur un glacier le 24 janvier de la même année.

Une douzaine de quotidiens datés du 20 et 21 janvier 1966, parmi lesquels des titres indiens annonçant l'élection d'Indira Gandhi, première femme élue à la tête du pays, y ont été découverts mardi par le gérant d'une buvette-restaurant située à 1350 mètres d'altitude au-dessus de Chamonix.

"Ils sont en phase de séchage mais ils sont en très bon état. On peut les consulter", a indiqué Timothée Mottin, gardien de la Cabane du Cerro, un petit chalet situé à quarante-cinq minutes de marche du glacier des Bossons, au sommet duquel l'avion "Kangchenjunga" s'était écrasé.

Le jeune homme de 33 ans explique avoir découvert des exemplaires des quotidiens indiens "National Herald" et "The Economic Times" lors d'une promenade à la fin de son service.

Pris dans un bloc de glace qui a fondu

Un Boeing 707 d'Air India, du même modèle que celui qui s'est écrasé en 1966. [CC-BY-SA - Ralf Manteufel]
Un Boeing 707 d'Air India, du même modèle que celui qui s'est écrasé en 1966. [CC-BY-SA - Ralf Manteufel]

Il s'estime "chanceux" d'avoir pu retrouver ces journaux en si bon état, car le bloc de glace dans lequel ils avaient jusqu'alors été miraculeusement conservés venait "probablement tout juste de fondre".

"Ils étaient à l'air libre, posés dans la neige, au pied d'une chute de séracs. Ils auraient pu se détériorer très vite", a précisé Timothée Mottin, qui gère son établissement touristique depuis cinq ans.

Une fois complètement secs, les précieux exemplaires iront rejoindre les quelques autres pièces exposées par Timothée Mottin dans l'enceinte de sa "cabane" (lire encadré). Parmi elles, une photographie d'un couple d'Indiens qui a beaucoup ému le jeune homme lorsqu'il l'a découverte.

"Je préfère les montrer que les cacher dans un grenier en attendant de les vendre", pointe le trentenaire, en raillant au passage le "business" qu'ont bâti en France certains autres "trouveurs" autour des vestiges du crash. L'accident du vol 101 d'Air India reliant Bombay à Londres avait fait 177 morts.

afp/oang

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Découvertes régulières

"A chaque fois que nous nous promenons sur le glacier avec des amis, nous retrouvons des vestiges du crash. Avec l'expérience, on sait où ils se trouvent. Ils sont charriés en fonction de leur taille par le glacier", souligne Timothée Mottin.

En 2017, des restes humains pouvant appartenir à des passagers victimes de l'accident - ou à celui d'un autre avion indien, le "Malabar Princess", qui s'est écrasé au même endroit en 1950 - avaient été retrouvés sur le glacier.

Mais la plus retentissante des découvertes avait été celle en 2013 d'un jeune alpiniste qui était tombé lors d'une randonnée sur une boîte de petites pierres précieuses provenant "très probablement" de l'accident de 1966.

Les émeraudes, les saphirs et les rubis retrouvés, estimés entre 130'000 et 246'000 euros, avaient été placés sous scellés. Six personnes, parmi lesquels le joaillier londonien Jacob Issacharoff, avaient ensuite revendiqué le précieux trésor.