Les délégations ont réaffirmé leur soutien à l'action commune de
l'Union africaine (UA) et des Nations unies, qui doivent déployer
une force «hybride» de plus de 20'000 hommes au Darfour, et à un
accord politique plus large entre Khartoum et les factions rebelles
de la région.
Une lueur au fond des ténèbres
«Quelqu'un a pu dire (lors de la réunion) qu'il y avait une
petite lueur au fond de ces ténèbres», a dit le chef de la
diplomatie française Bernard Kouchner à la fin de cette rencontre
qui ne devait pas déboucher sur l'annonce de mesures concrètes.
«L'avenir s'est éclairci», a-t-il ajouté.
La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a noté que la
réunion avait permis aux délégués des principaux pays donateurs- le
Groupe des Huit (G8) et la Chine, alliée du Soudan - de faire un
bilan de la situation et de planifier des solutions.
«La communauté internationale ne peut pas continuer à rester sans
rien faire», a-t-elle déclaré. «Nous devons vraiment redoubler
d'efforts», a ajouté la cheffe de la diplomatie américaine. La
rencontre de Paris était «l'occasion de réunir tout le monde et de
savoir exactement ce que nous devons faire», a affirmé Condoleeza
Rice.
"Le temps est venu d'agir"
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a estimé pour sa part
que «cela fait trop longtemps que la communauté internationale
attend, la population a trop souffert.»
«Le temps est venu d'agir, en particulier pour le président
(soudanais) Omar el-Béchir, et en même temps, je demande aux
rebelles de montrer plus de souplesse et de participer au processus
politique», a poursuivi Ban Ki-moon. Le secrétaire général de l'ONU
a dit avoir «besoin d'un soutien très fort de la part de la
communauté internationale».
Opposition de la Chine
De son côté, la Chine estime que faire pression sur le
gouvernement soudanais serait «contreproductif», a déclaré un haut
responsable chinois en marge de la conférence. «Pour résoudre la
question du Darfour, la communauté internationale doit s'efforcer
d'envoyer un signal positif et équilibré», a-t-il affirmé. Pékin
est accusé de complaisance avec Khartoum pour préserver ses
intérêts pétroliers.
ats/hof/ant
Un conflit meurtrier
Quelque 200'000 personnes sont mortes depuis février 2003 au Darfour, région ravagée par la guerre civile.
Plus de 2,1 millions d'autres ont été déplacées, selon les Nations unies.
Ces chiffres sont contestés par Khartoum.
La conférence de Paris était la première rencontre de ce type des grandes puissances, dont la Chine et les Etats-Unis, et des organisations internationales, pour unir leurs efforts pour tenter de mettre fin à la tragédie du Darfour et montrer leur détermination face à Khartoum.
Réunion sans l'UA ni le Soudan
Bernard Kouchner a annoncé que les pays membres du «groupe de contact élargi» se retrouveraient lors d'une prochaine réunion en septembre prochain, en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies.
Le ministre français doit se rendre prochainement à Addis Abeba, siège de l'UA, pour rencontrer le président de la Commission de cette organisation, Alpha Oumar Konaré, et l'inviter à cette rencontre.
L'UA n'a pas participé à la réunion de Paris, apparemment froissée d'avoir appris par la presse la tenue de cette rencontre. Le gouvernement soudanais a également décliné l'invitation de Bernard Kouchner estimant que le moment choisi par lui pour cette conférence n'était pas «propice».