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L'éditeur de jeux vidéo Ubisoft au centre d'un scandale de harcèlement

Un événement organisé par Ubisoft lors de la Paris Games Week 2019. [AFP - Daniel Pier]
Face à des accusations de harcèlement, Ubisoft remanie sa direction / Le Journal horaire / 23 sec. / le 12 juillet 2020
Exit le numéro deux, la DRH et le chef de l'unité canadienne: l'éditeur de jeux vidéo français Ubisoft, au coeur d'un scandale d'agressions et de harcèlement, a annoncé un remaniement spectaculaire de sa direction et promis des "changements majeurs dans sa culture d'entreprise".

Ces départs "font suite à un examen rigoureux que la société a mené en réponse aux récentes allégations et accusations de mauvaise conduite et de comportements inappropriés", a indiqué Ubisoft, qui parmi ses franchises à succès, compte les séries "Assassin's Creed", "Far Cry", "Rayman" ou encore "The Crew".

Précisément, le numéro deux "Serge Hascoët a choisi de démissionner de son poste de 'Chief creative officer', avec effet immédiat. Ce rôle sera assumé dans l'intérim par Yves Guillemot, PDG d'Ubisoft", a souligné l'entreprise, qui avait annoncé le 26 juin enquêter sur des allégations de violence et de harcèlement visant des cadres dans plusieurs pays.

Unité du groupe

Yannis Mallat, dirigeant des studios canadiens d'Ubisoft, quitte lui aussi ses fonctions et la société avec effet immédiat. "Les récentes allégations apparues au Canada à l'encontre de nombreux salariés ne lui permettent pas de continuer à assurer ses responsabilités", a détaillé l'entreprise.

En outre, "Ubisoft va nommer un nouveau responsable monde des ressources humaines, en remplacement de Cécile Cornet, qui a décidé de démissionner de ce poste et ce dans l'intérêt de l'unité du groupe".

Témoignages anonymes

Ces départs avaient été réclamés samedi par la section syndicale Solidaires Informatique d'Ubisoft, dans un tract en ligne reprenant des témoignages d'employés parus en particulier dans l'édition de samedi du quotidien français Libération.

Dès fin juin, de tels témoignages anonymes d'employés ou d'ex-employés d'Ubisoft étaient apparus sur Twitter, visant des cadres des studios de Toronto et Montréal, mais aussi au Brésil, en Bulgarie et aux Etats-Unis, et concernant parfois des faits remontant à plusieurs années.

Une ex-employée expliquait notamment qu'un collègue lui avait demandé une fellation lors d'une soirée alors qu'elle travaillait encore à son bureau, d'autres relataient que tel directeur créatif du studio de Montréal avait "léché le visage" d'une collaboratrice lors d'une fête d'entreprise.

afp/gma

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