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Fin de l'offensive militaire au Liban nord

Le camp de Nahr el-Bared désormais sous contrôle de l'armée
Fin de l'offensive militaire libanaise dans le camp de Nahr el-Bared
Les accrochages se sont poursuivis vendredi dans le camp de Nahr al-Bared, au Liban nord, malgré l'annonce la veille par le ministre de la Défense de la fin des opérations militaires contre le Fatah al-Islam.

Des échanges de tirs sporadiques étaient signalés en fin
d'après-midi entre l'armée qui a conquis, les jours précédents, à
la faveur de combats acharnés, la partie nord du camp, et les
islamistes qui se sont repliés dans la partie sud, selon un
journaliste de l'AFP.

De violents accrochages ont opposé pendant trois heures cet
après-midi, l'armée qui a tiré au canon de char, au mortier et à la
mitrailleuse lourde, alors que les membres du Fatah al-Islam,
encerclés depuis le 20 mai, ont utilisé des armes automatiques et
des lance-roquettes antichar.

Tirs intermittents

En matinée, des tirs intermittents avaient eu lieu. Le ministre
de la Défense, Elias Murr, avait annoncé jeudi soir que les
opérations militaires étaient "terminées" mais que le camp
resterait encerclé par l'armée "jusqu'à la reddition" des
islamistes.



Les jihadistes du Fatah al-Islam ont mené le 20 mai une série
d'attaques et d'embuscades contre des soldats dans le nord du pays,
ce qui avait déclenché des combats meurtriers. Au total, 143
personnes, dont 76 militaires et au moins 50 islamistes, sont
mortes depuis le début des affrontements, les violences internes
les plus meurtrières au Liban depuis la guerre (1975-1990).

Reddition exigée

Selon Elias Murr, "l'armée a détruit toutes les positions des
islamistes (..) mais mène des opérations de ratissage, de déminage
et de neutralisation des engins piégés". Il a une nouvelle fois
exigé la reddition des dirigeants de ce groupuscule, notamment de
leur chef, Chaker al-Abssi. "S'il est mort, qu'on nous livre son
corps", a-t-il dit.



Le Fatah al-Islam reconnaît des affinités idéologiques avec
Al-Qaïda, mais nie être lié avec l'organisation d'Oussama ben
Laden. Il est accusé par la majorité antisyrienne au pouvoir au
Liban d'être l'instrument des services de renseignement syriens
dans une tentative de déstabiliser le pays, de nouveau frappé par
une vague d'attentats meurtriers.



L'armée, qui assure avoir détruit les positions des islamistes, a
exigé de nouveau vendredi la reddition des islamistes. "Nous
saluons les médiations (...) mais nous ne pouvons pas renoncer à
l'application de la justice qui commence d'abord par la livraison
des criminels qui ont massacré des militaires", a indiqué un
communiqué.

Négociations

Le porte-parole du rassemblement des Oulémas palestiniens,
Mohammad Hajj, qui négocie avec le Fatah al-Islam, a affirmé
vendredi à l'AFP, qu'une délégation s'était rendue à Beyrouth pour
établir des contacts avec des organisations islamistes
palestiniennes, notamment le Hamas et le Jihad islamique, pour
qu'elles intercèdent auprès des autorités afin "d'aboutir à une
solution définitive".



Deux autres oulémas ont rencontré dans l'après-midi, à l'intérieur
de Nahr al-Bared le porte-parole du Fatah al-Islam, Chahine
Chahine, qui a exprimé l'attachement de son groupe à un
cessez-le-feu unilatéral "dans l'espoir de parvenir à un dénouement
heureux", a indiqué à l'AFP cheikh Moustapha Daoud.



ats/sun

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Douze camps palestiniens

Les camps palestiniens au Liban, au nombre de 12, sont pour l'essentiel contrôlés par les formations politico-militaires, en particulier le Fatah du président Mahmoud Abbas.

Ces groupes s'étaient engagés à sécuriser la partie sud de Nahr al-Bared, où vivent encore quelque 2.000 civils sur une population initiale de 31'000 réfugiés, mais ils n'ont pas pu tenir leurs engagements.

Le chef du Fatah au Liban, Sultan Aboul Aynaïn, a expliqué que ces organisations n'avaient pu empêcher ce repli en raison du conflit entre le Fatah et le Hamas, qui a éclaté dans les territoires palestiniens, notamment à Gaza.

Le Fatah al-Islam, apparu en novembre à Nahr al-Bared, a été dénoncé par l'OLP comme étant "un phénomène étranger à la réalité palestinienne, lié à des services régionaux".

Pas d'accord entre majorité et opposition

Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a reconnu vendredi à Beyrouth ne pas être parvenu à relancer le dialogue interlibanais. L'opposition emmenée par le Hezbollah considère le gouvernement de Fouad Siniora comme illégitime.

Amr Moussa a cependant affirmé que les entretiens de sa délégation à Beyrouth ont permis des avancées sur les «dossiers chauds qui sont posés: à savoir la formation d'un gouvernement d'union nationale et la garantie de la tenue de l'élection présidentielle prévue en septembre».

Arrivé mardi à la tête d'une délégation arabe comprenant l'Arabie Saoudite, l'Egypte, la Tunisie et le Qatar, Amr Moussa a dit être prêt à revenir à Beyrouth plus tard si «les choses avançaient».

Le dialogue interlibanais, interrompu en juillet 2006 en raison de la guerre entre le Hezbollah chiite et Israël, regroupait les 14 principaux dirigeants et représentants des communautés religieuses du pays.