Le gouvernement indonésien a annoncé s'attendre à près de 4 millions de nouveaux pauvres suite à la crise du coronavirus. Pour tenter de s'en sortir, certains d'entre eux vendent leur chien pour quelques dizaines d'euros.
Susana Somali, virologue qui passe son temps libre à tenter de sauver les chiens des abattoirs, explique lundi dans le 12h30 que "le Covid 19 a bien compliqué le sauvetage des chiens. Normalement, en une semaine, je suis entre 10 et 20 chiens. Maintenant, c’est jusqu'à 20 chiens par jour."
"Ils ne peuvent plus nourrir leur chien"
"Beaucoup de gens abandonnent leur chien, car la situation économique est en train de devenir vraiment mauvaise ici, poursuit Susana. Les gens perdent leur travail, ils n'ont plus d’argent et ils ne peuvent plus nourrir leur chien. Leur abattage a augmenté, car c'est plus avantageux maintenant de vendre son chien à un boucher."
Travaillant avec des signalements, Susana va voir les bouchers et négocie avec eux, leur payant en moyenne une vingtaine d’euros pour qu'ils puissent acheter d’autres viandes en échange des chiens
Remède traditionnel
Malgré la mauvaise image de cet animal dans l’islam, en Indonésie, la viande canine n'est pas considérée comme haram - ou interdite pour les musulmans.
"C’est seulement la salive qui est considérée comme haram, explique Susana. Et puis certains Indonésiens pensent que la viande de chien a des vertus médicinales. Ils y voient un bon traitement contre la dengue, les infections, les maladies de peau. Les Indonésiens qui suivent les traditions pensent donc que manger du chien est un remède"
Cette viande est ainsi vendue dans la centaine de restaurants de Jakarta proposant des plats à base de chien en tout légalité.
Sujet radio: Gabrielle Maréchaux
Version web: Antoine Schaub