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Du chlorothalonil détecté jusque dans l'eau minérale d'Evian

Des chercheurs suisses ont trouvé des traces de chlorothalonil dans l'eau d'Evian [AFP - Donell Woodson]
Des traces du pesticide chlorothalonil trouvées dans l’eau minérale d’Evian / Le 12h30 / 2 min. / le 13 juillet 2020
Des chercheurs de l'Eawag ont trouvé dans l'eau minérale d'Evian des résidus de chlorothalonil, pesticide interdit en Europe et en Suisse depuis début 2020. Bien que nettement sous les limites légales, cette pollution interpelle le monde politique.

Les experts de l'Institut fédéral des sciences et technologies de l’eau (Eawag) ont mesuré une concentration de six nanogrammes de chlorothalonil par litre d'eau d'Evian, une quantité qui ne présente pas de danger pour la santé. Annoncée dimanche par la Sonntagszeintung, la nouvelle a fait réagir certaines personnalités politiques lundi matin, notamment des élus écologistes sur les réseaux sociaux.

Pour le président des Verts vaudois Alberto Mocchi, interrogé dans le 12h30 de la RTS, cette découverte est un argument de plus contre les bouteilles d'eau minérale: "Ca montre que boire de l'eau en bouteille en pensant que ça sera meilleur pour sa santé est un leurre", a réagi l'écologiste, qui ajoute que cette eau est transportée par camion sur des centaines voire des milliers de kilomètres dans des contenants en plastique pas toujours évidents à recycler.

Aussi dans l'eau du robinet

La problématique des résidus de polluants touche toutefois aussi l’eau courante. Depuis le début de l’année, de nombreuses sources contaminées ont été décelées notamment dans les cantons de Vaud, Fribourg et Berne.

>> Lire à ce sujet : Présence de chlorothalonil dans les eaux de plusieurs districts fribourgeois

Pour Alberto Mocchi, également municipal à Daillens (VD), il faut que les cantons et la Confédération appuient les communes pour régler le problème. "C'est aux pouvoirs publics d'essayer de prendre toutes les mesures nécessaires" pour lutter contre ces pollutions, estime l'écologiste, qui relativise néanmoins les cas de contamination du réseau d'eau potable: "Dans les communes où on a retrouvé du chlorothalonil, c'est souvent dans des quantités relativement faibles".

Problème pris au sérieux

Le problème est pris au sérieux par les autorités. Pour preuve, ce matin encore, la ville de Lausanne a annoncé une demande de crédit de 700'000 francs pour mener des essais de décontamination de ses sources polluées (lire encadré).

Virginie Gerhard/vic

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Lausanne veut décontaminer son eau

La Ville de Lausanne veut récupérer son eau contaminée par le chlorothalonil. Elle souhaite étudier la faisabilité de l'élimination de ce fongicide sur ses installations.

Pour le Service de l'eau de Lausanne, la mise hors service des ressources contaminées par le chlorothalonil et ses métabolites correspond à 5% des volumes distribués, soit environ 2'000'000 de mètres cubes par an, a indiqué lundi la capitale vaudoise. Pour récupérer ces ressources manquantes, les autorités lausannoises veulent tester plusieurs techniques: la filtration membranaire de type osmose inverse à basse pression, l'adsorption sur charbon actif et l'oxydation par l'ozone.

Afin de réaliser ces essais, la municipalité a sollicité un crédit-cadre de 700'000 francs auprès du conseil communal. L'objectif consiste à avoir des résultats d'ici 18 mois.