"Personne ne peut réécrire l'histoire", a réitéré aux journalistes devant le tribunal Hashim Thaçi, qui dément ces accusations. "Je suis prêt à affronter le nouveau défi et à vaincre pour mon fils, ma famille, mon peuple et mon pays."
Le président kosovar, 52 ans, a été mis en accusation le 24 juin pour crimes de guerre pendant le conflit avec la Serbie par les procureurs du tribunal spécial de La Haye.
L'un des dirigeants de l'UCK
En vertu de la procédure, un juge doit examiner ces accusations pour décider s'il convient de confirmer les charges et d'inculper Hashim Thaçi en bonne et due forme.
Hashim Thaçi était pendant ce conflit un des dirigeants de la guérilla indépendantiste, l'Armée de libération du Kosovo (UCK), qui a combattu les forces serbes.
La justice internationale accuse Hashim Thaçi, son allié politique Kadri Veseli et d'autres personnes d'être "responsables de près de 100 meurtres", de disparitions forcées, de persécutions et de tortures de Serbes, de Roms et d'Albanais du Kosovo.
Prêt à démissionner s'il était inculpé
Les procureurs ont fait savoir que les charges avaient été rendues publiques car Hashim Thaçi et d'autres suspects s'efforçaient de faire obstacle au travail du tribunal, une institution conforme aux lois du Kosovo mais disposant de juges internationaux.
Dernier conflit en ex-Yougoslavie, la guerre du Kosovo entre forces serbes et guérilla indépendantiste kosovare albanaise a fait plus de 13'000 morts, des Albanais pour la plupart. Elle s'est terminée quand une campagne occidentale de bombardements a contraint les forces serbes à se retirer.
Hashim Thaçi avait déclaré mercredi dernier qu'il se rendrait devant le tribunal spécial, rappelant sur Facebook qu'"au cours des deux dernières années, de nombreux anciens membres de l'UCK (...) ont été entendus" à La Haye.
Fin juin, il avait déclaré qu'il démissionnerait "immédiatement" si les accusations étaient confirmées par une inculpation.
Déclaration d'indépendance en 2008
Le Kosovo, ancienne province serbe à majorité albanaise, a déclaré en 2008 son indépendance que Belgrade, ainsi que de nombreux autres pays, se refusent toujours de reconnaître.
De nombreux anciens commandants de la guérilla, Hashim Thaçi notamment, ont dominé la vie politique au Kosovo durant sa première décennie d'indépendance. Hashim Thaçi a été Premier ministre, puis président à partir de 2016.
Dimanche, l'Union européenne s'était félicitée de voir le dialogue entre la Serbie et le Kosovo "de nouveau sur les rails", à l'issue d'une réunion à distance entre leurs dirigeants et avant leur rendez-vous en face à face prévu jeudi à Bruxelles.
afp/ther