Wuhan, 11 millions d'habitants, fait partie de la liste croissante des villes qui surveillent avec inquiétude la montée des eaux du Yangtsé, le plus long fleuve chinois.
Celui-ci serpente dans le pays sur plus de 6000 kilomètres et est aujourd'hui à un niveau inquiétant: il a atteint sa troisième plus haute marque de l'histoire à Wuhan, selon un quotidien local.
Les inondations sont courantes en Chine durant la période estivale. Elles frappent notamment le bassin du Yangtsé, qui traverse de nombreuses régions.
Des pluies récurrentes
Des pluies récurrentes depuis le mois de juin ont inondé de vastes zones de la moitié sud du pays. Le gouvernement décompte jusqu'à présent 141 personnes mortes ou disparues, 28'000 logements endommagés et près de 38 millions d'habitants affectés à des degrés divers.
Mais le renforcement des précipitations depuis la semaine dernière a provoqué une brusque et inquiétante montée des eaux. Au total, 33 cours d'eau ont atteint des niveaux record et des alertes ont été émises aux abords de 433 fleuves ou rivières, a annoncé lundi à la presse le ministère des Ressources en eau.
Ailleurs, des habitations ont été rasées par des glissements de terrain et des ouvriers construisaient des digues de fortune à l'aide de pelleteuses afin de contenir les flots.
"Période critique", selon le président
Signe de l'inquiétude croissante, le président Xi Jinping a appelé dimanche les autorités locales et l'armée à la mobilisation afin de secourir et de reloger les habitants touchés. La Chine "est entrée dans une période critique du contrôle des inondations", a-t-il souligné selon un communiqué du gouvernement.
Les provinces les plus touchées sont le Jiangxi, le Hubei et le Hunan (centre), l'Anhui, le Zhejiang, le Jiangsu (est) ainsi que la municipalité de Chongqing (sud-ouest).
ats/ther
Construction de barrages et fonte des glaces
Des inondations se produisent naturellement chaque été en Chine en raison des pluies saisonnières et de la fonte des glaces dans les cours supérieurs des fleuves et rivières, dans les montagnes himalayennes.
Mais la tendance s'est accentuée au fil des décennies. En partie en raison de la construction massive de barrages, qui empêchent par endroits les lacs et les plaines de totalement absorber les crues estivales.
Les écologistes soulignent également que la fonte rapide des glaciers himalayens, due au changement climatique, pourrait entraîner des inondations encore plus dangereuses à l'avenir.