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Alain Berset invité d'honneur de la France pour le défilé du 14 juillet

Le conseiller fédéral Alain Berset a représenté la Suisse à Paris lors des cérémonies du 14 juillet
Le conseiller fédéral Alain Berset a représenté la Suisse à Paris lors des cérémonies du 14 juillet / 19h30 / 2 min. / le 14 juillet 2020
Le conseiller fédéral Alain Berset figurait parmi les invités d'honneur du président français Emmanuel Macron pour les festivités du 14 juillet à Paris. La Suisse, avec l'Allemagne, l'Autriche et le Luxembourg, ont été conviés en signe de reconnaissance pour leur coopération pendant la crise du coronavirus.

Alain Berset a participé à la cérémonie officielle sur la Place de la Concorde aux côtés du président français Emmanuel Macron, puis il s'est rendu au ministère de la Santé pour un déjeuner avec son homologue, le ministre de la Santé Olivier Véran, les ministres des trois autres pays invités, ainsi que le directeur général de l'OMS.

"Cette crise nous a rapprochés", a assuré le conseiller fédéral dans une déclaration à l’occasion du déjeuner. Il a estimé que cette rencontre à Paris  "consolidait les collaborations de ces derniers mois". Il a appelé à améliorer "sans cesse ce processus".

Cette invitation est une première dans l'histoire des relations franco-suisses. Et elle revêt une importance diplomatique, alors que la Suisse a accueilli 52 patients français atteints du Covid-19 dans ses hôpitaux entre fin mars et début avril. "Cette invitation était une forme de reconnaissance et de remerciement de la part de la France", a encore déclaré le Fribourgeois lors d'une conférence de presse à l'ambassade.

"Pas d'alternative" à la coopération

Le déjeuner au ministère de la Santé était l'occasion de "faire le point sur la situation" et de "bien nous coordonner et nous préparer pour ce qui nous attend dans les prochains mois, a expliqué Alain Berset mardi soir dans Forum.

"Tout le monde a vu que ce virus n'a rien d'anodin et qu'il peut provoquer des maladies extrêmement graves", a-t-il estimé, tout en rappelant que "ce qu'on va vivre dans les prochains mois n'aura plus rien à voir avec ce que l'on a connu en février et en mars". Selon le ministre, au début de la crise, "on a pris un choc, on avait très peu d'informations sur ce qui arrivait et sur le virus lui-même. Aujourd'hui, on est à un tout autre point de départ".

Enfin, le conseiller fédéral a salué l'importance des relations avec ses voisins. "Quand une crise arrive, on se rend compte à quel point la collaboration internationale, entretenue durant les périodes de beau temps, se révèle importante", a-t-il dit, jugeant qu'il n'y a "pas d'alternative à la coopération internationale" en cas de telles crises.

>> L'interview complète d'Alain Berset dans Forum :

Alain Berset parmi les invités d'honneur de la France pour le défilé du 14 juillet: son interview
Alain Berset parmi les invités d'honneur de la France pour le défilé du 14 juillet: son interview / Forum / 7 min. / le 14 juillet 2020

Un impact sur les futures relations

Pour Frédéric Journès, ambassadeur de France à Berne interrogé dans La Matinale, la collaboration pendant la pandémie aura un impact sur les relations futures, au-delà des symboles.

"Quand on a bien traversé ensemble un moment comme celui-là, on se rappelle qu'on a envie de ne pas se chamailler. On est complètement interdépendants, on a besoin les uns des autres. On avait fini par tenir ça pour acquis. Pendant toute cette crise, on a été obligés de se parler tout le temps. Alain Berset et Olivier Véran (ministre de la Santé, ndlr) se sont parlés très régulièrement, se sont envoyés des SMS. Karin Keller-Sutter a parlé avec notre ministre de l'Intérieur de manière beaucoup plus régulière que d'habitude. On a eu quantité d'échanges et on a appris à mieux se connaître qu'on ne le faisait d'habitude", explique-t-il.

Des liens renforcés

L'accueil de patients, la collaboration pour les rapatriements: des actes qui renforcent les liens entre voisins, mais pas au point de bouleverser les relations entre les deux pays selon Georges Martin, ancien diplomate à l'ambassade de Suisse à Paris.

"Beaucoup d'Européens ont plutôt l'impression que dès que la pandémie a surgi, les frontières se sont fermées. C'est assez rare de rencontrer des Européens qui vous diront qu'ils ont été marqués par la solidarité. Il ne faut pas non plus exagérer l'importance d'un acte qui n'était que normal en soi. Ce n'est pas pour autant que la France va lever tout d'un coup toutes ses réserves par rapport à l'accord-cadre par exemple dans les mois qui viennent", signale-t-il, alors que le dossier européen sera crucial dans ces rapports de bon voisinage.

La question des avions de combat pourrait aussi avoir un impact sur ces relations, puisque la France souhaite vendre ses jets à la Suisse.

>> Lire aussi : Emmanuel Macron annonce un plan de relance et le masque obligatoire

gma/boi avec ats

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Des rencontres tous azimuts

Alain Berset a été le premier conseiller fédéral à assister au défilé militaire du 14 juillet à Paris. En raison de l'épidémie de coronavirus, il ne s'est pas déroulé sur les Champs-Elysées, mais sur la Place de la Concorde.

Au cours de la cérémonie, le ministre a eu l'occasion de dialoguer à deux reprises avec le président français. "Il a remercié expressément à chaque fois la Suisse pour l'engagement et la solidarité montrée à l'égard de la France dans cette période difficile".

Avant la cérémonie, le conseiller fédéral a saisi l'occasion pour dialoguer avec d'autres membres du nouveau gouvernement français. Il a ainsi échangé quelques mots avec le ministre des Finances Bruno Le Maire, ou Roselyne Bachelot, en charge de la Culture. Il a aussi dialogué avec la maire de Paris Anne Hidalgo, réélue fin juin.

Profiter du calme pour se préparer

Interrogé dans Forum, Alain Berset a jugé "compréhensible" le relâchement de l'application des mesures sanitaires constaté ces derniers temps. Il a cependant rappelé l'importance de ces dernières.

Pour lui, il est surtout important que les cantons utilisent ce moment de calme de l'été, qui leur offre une marge de manoeuvre pour se préparer à l'arrivée d'une éventuelle regain d'épidémie en automne, qui reste toutefois impossible à prédire.