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Irak: l'offensive de la dernière chance

Stratégie américaine en Irak, la fuite en avant ?
Au moins 60 soldats américains ont péri depuis le début du mois de juin
Face à une opposition croissante à la guerre en Irak, l'armée et l'administration Bush misent sur une offensive estivale de grande ampleur contre Al-Qaïda pour obtenir des résultats suffisants. Elles pourraient amorcer un retrait dès l'an prochain.

Le général David Petraeus, commandant des forces américaines en
Irak, ne dispose plus que de trois mois pour obtenir des résultats
probants en termes de sécurité. Il doit rendre compte en septembre
devant le Congrès des progrès accomplis.



S'il devait, comme ses prédécesseurs, échouer dans la mission de
sécurisation de l'Irak à l'issue de l'été, le Congrès pourrait
alors décider d'agir. Les parlementaires «ont potentiellement le
pouvoir de mettre fin à la guerre», souligne Michael O'Hanlon, un
expert des questions militaires à la Brookings Institution.

Passation de pouvoir

Le général Raymond Odierno, le numéro deux en Irak, a estimé
vendredi que les forces armées américaines pourraient transférer
dans les mois à venir le contrôle de plusieurs provinces d'Irak aux
forces de sécurité irakiennes.



Une telle passation de pouvoir permettrait de commencer à réduire
le nombre de soldats américains déployés en Irak, qui s'élève
actuellement à 156'000. Mais le général Odierno a aussi estimé que
«beaucoup de choses peuvent se produire d'ici là».



Depuis le début de la semaine dernière, des milliers de soldats
américains et irakiens ont lancé la plus grande offensive jamais
lancée contre les bastions d'Al-Qaïda dans la province de Diyala,
au nord-est de Bagdad.



Diyala, un Irak en miniature où vivent des sunnites, des chiites
et des Kurdes, est le théâtre de violences interconfessionnelles
quotidiennes. La branche irakienne d'Al-Qaïda y est bien implantée
et nombre d'insurgés s'y sont repliés depuis l'instauration du plan
de sécurisation de Bagdad à la mi-février.



D'ici au 1er août, l'armée américaine espère avoir sécurisé des
zones au nord, au sud et à l'ouest de Bagdad, a précisé le général
Odierno.

Début de retrait

«Si vous me le demandez aujourd'hui, je pense que d'ici au
printemps ou plus tôt, (les forces de sécurité irakiennes) seront
prêtes à prendre davantage de responsabilités, ce qui veut dire que
potentiellement nous pourrions prendre la décision de réduire nos
forces», a-t-il dit.



Selon O'Hanlon, «on peut espérer et s'attendre à ce que la même
stratégie puisse être maintenue grâce à un plus grand nombre de
troupes irakiennes». «Ainsi, même si la stratégie restait
identique, notre présence pourrait être réduite, même faiblement,
disons à 140'000 soldats au début 2008, à 125'000 d'ici l'été
prochain et à 100'000 d'ici la fin du mandat de George W.Bush»,
avance l'expert.



ats/afp/ant

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Offensives imprévisibles

L'issue des offensives contre Al-Qaïda et les insurgés restent imprévisibles.

En mai, 120 soldats américains ont été tués, soit le mois le plus meurtrier depuis l'attaque contre la ville de Falloujah en novembre 2004. Et au moins 60 soldats américains sont morts depuis le début juin.

L'échec du gouvernement irakien de Nouri al-Maliki à faire avancer la réconciliation entre les communautés sunnites et chiites plombe aussi la stratégie américaine et a incité les Etats-Unis à établir des alliances avec des groupes d'insurgés dans certains endroits.

Mardi passé, au moins 65 personnes ont encore été tuées et 190 blessées par l'explosion d'un camion piégé près d'une mosquée chiite du centre de Bagdad. C'est l'attentat le plus meurtrier depuis deux mois dans la capitale irakienne.

Sur le terrain

Quatre attentats, à Bagdad, à Baïdji, à Mossoul et à Hilla, ont fait au total lundi plus de 40 morts. Quelque 130 personnes ont aussi été blessées.

Un attentat suicide contre un hôtel fréquenté par des étrangers à Bagdad a fait 12 morts et 18 blessés.

A Baïdji, un kamikaze au volant d'un camion-citerne transportant du carburant s'est précipité contre le siège de la police, tuant 18 personnes et en blessant 40.

A Hilla, 8 personnes ont péri et 31 autres ont été blessées dans l'explosion d'une voiture piégée.

A Mossoul aussi, un attentat suicide a fait 3 morts et 40 blessés dans un quartier.