La Cour suprême américaine avait autorisé mardi la reprise des exécutions fédérales aux Etats-Unis, en invalidant la suspension de quatre exécutions décidée la veille par un tribunal de Washington.
Les condamnés "n'ont pas fait le nécessaire pour justifier l'intervention en dernière minute d'un tribunal fédéral", selon la décision de la Cour suprême. "Nous cassons l'injonction préliminaire de la Cour de district et les exécutions peuvent avoir lieu comme prévu."
La Cour avait été saisie par le ministère de la Justice qui avait été débouté par une cour d'appel de Washington après une décision d'une juge fédérale suspendant les exécutions suite à des recours de dernière minute.
Interrompues depuis 2003
Les exécutions fédérales de condamnés à mort, interrompues depuis 2003, devaient reprendre lundi sous l'impulsion du gouvernement de Donald Trump.
Mais la juge fédérale Tanya Chutkan, siégeant à Washington, avait donné raison lundi matin aux avocats de Daniel Lee, qui devait être exécuté dans l'après-midi par injection létale au pénitencier de Terre-Haute, dans l'Indiana, et de trois autres hommes qui devaient mourir d'ici la fin août.
La cour d'appel de Washington, saisie par le ministère de la Justice, avait ensuite confirmé lundi la suspension des quatre exécutions au moins jusqu'à la semaine prochaine le temps que les parties présentent leurs arguments par écrit.
Meurtres d'enfants
Les quatre hommes avaient été condamnés à la peine de mort par des tribunaux fédéraux pour le meurtre d'enfants. Ancien partisan de la suprématie blanche, Daniel Lee, 47 ans, a été condamné en 1999 à la peine capitale pour le meurtre d'un couple et de leur fillette de 8 ans.
Les condamnés ont notamment affirmé que le protocole d'exécution – une dose létale de pentobarbital – leur ferait subir une souffrance "irréparable" en violation de la Constitution, un argument souvent utilisé par les opposants à la peine capitale.
ats/gma
La plupart des crimes jugés par les Etats
Aux Etats-Unis, la plupart des crimes sont jugés au niveau des Etats, mais la justice fédérale peut se saisir des actes les plus graves (attentats, crimes racistes) ou commis sur des bases militaires, entre plusieurs Etats ou dans des réserves amérindiennes.
Au cours des 45 dernières années, seules trois personnes avaient été exécutées au niveau fédéral, dont Timothy McVeigh responsable de l'attentat d'Oklahoma City (168 morts en 1995) en 2001. Avant ce mardi, la dernière exécution fédérale remontait à 2003.
Au niveau des Etats, 22 exécutions ont eu lieu en 2019 et sept depuis le début de l'année.