Les combats pour la prise du QG, qui ont duré plusieurs heures,
ont également fait 70 blessés, selon des sources médicales. Au
total, 15 Palestiniens ont été tués dans les combats entre factions
rivales jeudi, portant à 98 le bilan des morts depuis le début de
la dernière vague de violence le 7 juin.
Drapeau vert hissé
A l'issue des combats, les combattants du Hamas ont pénétré dans
le bâtiment et ont hissé le drapeau vert du mouvement islamiste sur
le QG. La télévision du Hamas a diffusé des images montrant des
membres de la Sécurité préventive en train de quitter le bâtiment
les mains en l'air, certains en sous-vêtements, sous le regard de
combattants islamistes cagoulés.
La branche armée du Hamas a affirmé avoir saisi dans le bâtiment
des documents «prouvant que ce service complote et coordonne avec
l'ennemi sioniste pour assassiner les chefs de la
résistance».
Des combattants islamistes du Hamas ont également pris le quartier
général à Rafah (sud) des services de sécurité palestiniens,
fidèles au président Mahmoud Abbas, selon la branche armée du Hamas
et des témoins. Le mouvement islamiste, qui contrôle la plupart des
quartiers généraux et des positions des services de sécurité dans
la bande de Gaza, est en passe de prendre le contrôle total du
territoire après une semaine de combats intensifs qui ont fait 98
tués.
Dissolution du gouvernement
Mahmoud Abbas va «dissoudre» jeudi le gouvernement d'union avec
le Hamas, a déclaré pour sa part Leïla Shahid, déléguée générale de
la Palestine auprès de l'Union européenne. Le Comité exécutif de
l'Organisation de libération de la Palestine (CEOLP) a recommandé
jeudi le limogeage du gouvernement dominé par le Hamas, lors d'une
réunion présidée par Mahmoud Abbas, ont indiqué des
participants.
La loi fondamentale palestinienne donne au président le pouvoir de
limoger le gouvernement et de nommer, pour une période limitée, un
cabinet d'urgence qui n'aura pas à obtenir l'investiture du
parlement.
Critiques
Leïla Shahid a aussi dénoncé la «responsabilité de la communauté
internationale qui a laissé «pourrir» la situation à Gaza. «Les
Américains n'ont jamais voulu de ce gouvernement d'union, Israël
non plus, et donc ils ont été objectivement l'allié des plus
radicaux, au sein du Hamas mais du Fatah aussi», a ajouté Leïla
Shahid.
«L'aile dure» du Hamas a «pratiquement pris le pouvoir» dans la
bande de Gaza, a estimé Leïla Shahid, une proche de Mahmoud Abbas.
«Il y a une stratégie claire du Hamas pour prendre le pouvoir par
des moyens militaires, à Gaza en tout cas».
afp/cab
Idée d'une force de l'ONU évoquée
Le secrétaire général des Nations unies Ban Kimoon a estimé mercredi qu'il fallait étudier l'idée d'une intervention d'une force multinationale dans la bande de Gaza.
"C'est une idée que nous devons explorer", a-t-il déclaré en ajoutant qu'il avait eu des discussions préliminaires à ce sujet avec des membres du Conseil de sécurité.
Ban Kimoon a expliqué que le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait évoqué cette possibilité jeudi avec lui par téléphone.
Le Premier ministre israélien Ehud Olmert l'a aussi mentionnée mardi pour la première fois.
Mercredi, le diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana a estimé que "toutes les options" devaient être sur la table pour rétablir le calme dans le sud de la bande de Gaza, y compris celle d'un rôle accru pour la mission civile européenne au poste-frontière de Rafah.