Le plan de relance de l'économie française représentera "au moins 100 milliards d'euros", en plus des 460 milliards déjà engagés dans des mesures sectorielles et de soutien à l'économie depuis le début de l'épidémie, a annoncé mardi Emmanuel Macron. Il a prononcé son discours en marge des festivités du 14 juillet à Paris, à l'occasion desquelles Alain Berset figurait parmi les invités d'honneur.
>> Lire à ce sujet : Alain Berset invité d'honneur de la France pour le défilé du 14 juillet
Le gouvernement français va mettre en place un dispositif exceptionnel d'exonération des charges pour les jeunes afin de favoriser l'embauche de salariés à faibles qualifications. Ce dispositif, destiné à faire de la jeunesse la priorité de la relance, est "exceptionnel parce qu'il durera un à deux ans", a précisé Emmanuel Macron.
Masque obligatoire dans les lieux publics clos
Le président français a souhaité que le port du masque soit "obligatoire dans tous les lieux publics clos" à partir du 1er août, en raison de "signes que l'épidémie repart quand même un peu". Selon lui, la France figurera en outre "parmi les premiers pays" à bénéficier d'un vaccin contre le Covid-19. "Mais il serait absurde de faire du nationalisme sanitaire en la matière", a-t-il ajouté.
La rentrée des 12 millions d'élèves français en septembre, elle, devrait être "quasi normale", a poursuivi Emmanuel Macron, ajoutant cependant qu'il pourrait être amené à réintroduire certaines mesures "s'il y avait une accélération pendant le mois d'août".
Il fait l'objet d'une détestation
Faisant le constat d'une "crise de confiance" d'un pays qui, "au fond, a peur", il a reconnu être l'objet d'une "détestation" alimentée parfois par ses propres maladresses: "Les gens se sont mis à détester ce président qui voudrait tout réformer pour que ce ne soit que les meilleurs qui puissent réussir. Mais ça n'est pas mon projet, c'est le jeu de maladresses, parfois de phrases sorties de leur contexte", s'est-il défendu.
Le chef de l'Etat s'est également dit "radicalement en désaccord" avec l'idée que son nouveau gouvernement, dirigé par le Premier ministre Jean Castex, ex-Les Républicains, soit de droite. "Je crois au dépassement politique", avec dans le gouvernement des personnalités issues "de ce qui était la droite de notre champ politique comme de la gauche".
afp/vic
Tournant écologique et réforme des retraites confirmés
Parmi les autres mesures annoncées par Emmanuel Macron figure l'inscription, "le plus vite possible", de la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution française, une demande formulée par la Convention citoyenne sur le climat. Il ambitionne également de lancer un grand programme de rénovation énergétique, notamment à destination des écoles et des établissements pour personnes âgées, et de redévelopper massivement le fret ferroviaire, les trains de nuit et les petites lignes de train.
Ces dernières années, un grand nombre de lignes ferroviaires passagers et marchandises ont été fermées, notamment les relations est-ouest et, plus généralement, celles reliant des régions de province sans passer par Paris.
Mesures économiques
En matière économique, Emmanuel Macron a appelé à une "modération des dividendes" de la part des entreprises ayant demandé à leurs employés de diminuer leurs salaires pendant la crise du Covid-19. "Si on dit aux salariés de faire un effort, l'actionnaire doit faire un effort aussi", a-t-il illustré, précisant peu après qu'une hausse de la fiscalité pour financer les mesures de sortie de crise n'était pas à l'ordre du jour.
Il a, en revanche, réaffirmé son intention de réformer le système de retraite. "Nous ne ferons pas l'économie d'une réforme pour qu'il soit viable", mais celle-ci "ne peut pas se faire comme elle était emmanchée avant la crise du Covid", a-t-il admis.
Caméras pour les policiers
Une généralisation des caméras portées par les policiers en intervention a également été annoncée avant la fin de son quinquennat, afin de lutter notamment contre les contrôles au faciès, qui peuvent être source de discrimination et alimenter une "défiance démocratique".