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Elections tests dans un Liban divisé

Le député Pierre Gemayel avait été assassiné en novembre 2006
Pierre Gemayel était l'un des députés assassiné en novembre 06
Des élections partielles ont eu lieu dimanche au Liban pour désigner des successeurs à deux députés anti-syriens assassinés ces derniers mois. Ce scrutin souligne les divisions politiques du pays.

Les électeurs devaient désigner les remplaçants de ces députés à
Beyrouth et dans la région chrétienne du Metn, au nord-est de la
capitale. Un scrutin tendu, devenu une véritable épreuve de force
entre le gouvernement pro-occidental et ses opposants. Les deux
camps s'attendent à un résultat serré.



Dans la circonscription du Metn, il s'agit de remplacer Pierre
Gemayel, chrétien maronite assassiné en novembre dernier. L'ancien
président Amine Gemayel, figure de la coalition anti-syrienne,
brigue le siège laissé vacant par son fils.

Les chrétiens, une communauté divisée

La campagne pour ce siège a donné lieu à une virulente bataille
entre chefs du camp chrétien, écartelé entre majorité et opposition
depuis le début de la crise qui a éclaté en novembre 2006 avec la
démission des six ministres pro-syriens. Michel Aoun, chef de
l'opposition chrétienne et prétendant déclaré à la présidence du
pays, soutient un candidat, Camille Khoury, face à Amine
Gemayel.



A Beyrouth, les électeurs doivent trouver un successeur au sunnite
Walid Eido, tué dans un attentat à la voiture piégée en juin. Le
candidat présenté par la formation de Saad Hariri, fils de l'ancien
Premier ministre Rafic Hariri assassiné en février 2005, semble
bien placé pour l'emporter.

Un indicateur de tendance

A la clôture du vote, la participation se situait autour de 25%
à Beyrouth et de 50% dans le Metn. Les résultats, attendus en fin
de soirée, seront un indicateur de la tendance chez les chrétiens
avant la présidentielle prévue dès le 25 septembre. Le chef de
l'Etat est par tradition issu de la communauté maronite, la plus
puissante église chrétienne du Liban.



Le Parlement doit désigner entre le 25 septembre et le 25 novembre
le successeur de l'actuel président pro-syrien Emile Lahoud, mais
le blocage des institutions depuis neuf mois menace d'échec cette
élection.

Bon déroulement démocratique

L'Association libanaise pour des élections démocratiques, un
organisme de contrôle indépendant, a estimé que le scrutin avait
été globalement démocratique et calme.



Elle a toutefois fait état de quelques violations dans le Metn, où
les camps de Gemayel et d'Aoun se sont mutuellement accusés de
fraudes et d'achats de voix. L'actuel Premier ministre, le
pro-occidental Fouad Siniora, a salué ces élections, les qualifiant
de réponse civilisée aux assassinats politiques.



agences/tac/cer

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Sous haute sécurité

Des milliers de policiers et soldats ont été déployés en renfort, selon le ministère de l'Intérieur, pour cette élection qui s'est déroulée dans un contexte politique très tendu.

Quelque 3000 membres des forces de sécurité ont été placés dans le Metn. A Beyrouth, au moins 1000 policiers et militaires ont surveillé le bon déroulement du scrutin.

Mais seuls des incidents mineurs et une dizaine d'interpellations ont été signalés, ont indiqué les autorités.