Si la vice-présidence des Etats-Unis est symboliquement importante, son rôle constitutionnel est limité. Le vice-président est avant tout le successeur désigné du président en cas de décès. Ce fut le cas par exemple en 1963 quand Lyndon Johnson prêta serment à bord d’Air Force One immédiatement après l’assassinat de John F. Kennedy. Mais il occupe également le rôle de président du Sénat. Sa voix est même décisive pour trancher lorsque les sénateurs votent à égalité.
Si le poste peut servir de tremplin vers la fonction suprême, beaucoup de ses titulaires se sont régulièrement plaints d’être cantonnés aux marges du pouvoir. Le vice-président Harry Truman, devenu président en 1945 après la mort de Franklin Roosevelt, a décrit la vice-présidence comme étant "aussi utile que la cinquième tétine d’une vache".
Jusqu’au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, le vice-président était exilé dans son bureau du Capitole, siège du Congrès. Depuis les années 1970, tous les "Veep", comme les Américains les surnomment, disposent d’un bureau dans la "West Wing", l’aile ouest de la Maison Blanche, près du fameux Bureau ovale. En effet, au fil des dernières décennies, le poste s’est mué en premier conseiller du président. Sous George W. Bush (2001-2009), le vice-président Dick Cheney était même considéré comme l’homme le plus puissant de l’exécutif.