Avant l'apparition du Covid-19 fin 2019, le taux de vaccination DTP3 (diphtérie, tétanos et coqueluche) et de la rougeole stagnait déjà à 85%, avec 14 millions d'enfants non vaccinés par an, essentiellement en Afrique, rappellent l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef). Or, selon une étude en ligne réalisée en juin par ces deux agences, la pandémie a eu des répercussions sur les campagnes de vaccination dans les trois quarts des 82 pays étudiés.
Le rapport s'inquiète notamment de la baisse de vaccination DTP3 sur les quatre premiers mois de l'année, en raison notamment des difficultés de transport, des restrictions entraînées par la pandémie ou de la peur de la contamination.
La pandémie "menace les progrès" de la vaccination dans le monde
Par ailleurs, au moins une trentaine de campagnes de vaccination contre la rougeole sont menacées à travers le monde, pointent également les agences. Or, on sait depuis le XIXe siècle que cette maladie est particulièrement contagieuse, avec un taux de reproduction (R) de 12 et 18, sur 10 jours, dans une population non-immunisée, ce qui en fait l'une des maladies les plus contagieuses. En 2018, le nombre de décès est estimé à plus de 140'000.
"Les vaccins sont l'un des outils les plus puissants de l'histoire de la santé, et plus d'enfants que jamais sont désormais immunisés", a rappelé dans le communiqué le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus. "Mais la pandémie menace ces progrès", a-t-il déploré.
"Le Covid-19 a transformé ce qui était autrefois la vaccination de routine en un défi inquiétant", a déclaré pour sa part la directrice exécutive de l'Unicef, Henrietta Fore. "Nous devons reprendre les programmes de vaccination de façon urgente avant que la vie d'enfants ne soit menacée par d'autres maladies. Nous ne pouvons pas échanger une crise sanitaire contre une autre", a-t-elle dit.
afp/jop