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Cabinet palestinien formé d'indépendants

Le cabinet de S.Fayyad ne comprend que des indépendants
Le cabinet de S.Fayyad ne comprend que des indépendants
Le président palestinien Mahmoud Abbas a assermenté dimanche à Ramallah le nouveau gouvernement palestinien qui remplace la coalition Hamas-Fatah. Israël a décidé de son côté d'isoler totalement la bande de Gaza.

Le cabinet compte douze membres, des experts indépendants, et
sera dirigé par Salam Fayyad qui gérera aussi le portefeuille des
Finances, a précisé un des proches de M.Abbas à Ramallah en
Cisjordanie. A Gaza, le Hamas a fait savoir qu'il considérait ce
nouveau gouvernement comme illégal. Par ailleurs, Mahmoud Abbas a
mis hors la loi le Hamas et ses milices, ont annoncé dimanche ses
services.



Salam Fayyad, un économiste indépendant jouissant de la confiance
des Occidentaux, a insisté dimanche sur "l'unité" de la Cisjordanie
et de la bande de Gaza, contrôlée depuis vendredi par les
islamistes du Hamas. Samedi, à l'issue d'une rencontre avec le
président Abbas dans son QG à Ramallah, Salam Fayyad avait indiqué
que le gouvernement "devrait être composé de dix ministres
n'appartenant ni au Fatah ni au Hamas".

Aide au président Abbas

Le ministre des Infrastructures Binyamin Ben Eliezer a affirmé
qu'Israël devait «aider au maximum Abou Mazen (Mahmoud Abbas)» et
le gouvernement qu'il a nommé. Les Etats-Unis et l'Union européenne
s'apprêtent eux aussi à lever leur embargo sur l'aide directe aux
Palestiniens au nouveau gouvernement formé par Abbas en
Cisjordanie.



Israël reconnaîtra un gouvernement palestinien ne comptant pas des
ministres du Hamas, a indiqué le Premier ministre israélien Ehud
Olmert. "Un gouvernement palestinien qui n'est pas un gouvernement
du Hamas est un partenaire et nous coopérerons avec lui", a
expliqué Ehud Olmert dans la nuit de samedi à dimanche avant son
départ pour les Etats-Unis.

Israël isole la bande de Gaza

Israël va continuer d'isoler totalement la bande de Gaza pour
éviter que le Hamas n'étende son influence en Cisjordanie, a
affirmé dimanche le ministre des Infrastructures Binyamin Ben
Eliezer. «Israël doit renforcer l'isolement de la bande de Gaza et
ne plus rien laisser passer, sauf l'électricité et l'eau», a-t-il
affirmé à la radio militaire. Israël a gelé la fourniture de
carburants pour les véhicules.



Depuis vendredi, tous les points de passage entre ce territoire et
Israël sont bloqués. Selon les médias israéliens, seuls de hauts
responsables du Fatah, le parti du président Abbas, qualifiés de
«VIP», ont pu franchir le point de passage d'Erez pour fuir les
représailles du Hamas et se réfugier en Cisjordanie.



«Il faut lever des barrages routiers en Cisjordanie et débloquer
l'argent que nous devons aux Palestiniens tout en démantelant les
colonies sauvages», a souligné le ministre. Il faisait allusion aux
600 millions de dollars de taxes sur les produits destinés aux
Palestiniens gelés par Israël, ainsi qu'aux quelque 500 barrages
routiers établis par l'armée israélienne en Cisjordanie et à la
centaine de colonies sauvages disséminées dans cette région
qu'Israël s'est engagé depuis des années à démanteler, notamment
auprès des Etats-Unis.

Gaza: une base iranienne

Le président de la commission de la Défense et des Affaires
étrangères du Parlement, Tzahi Hanegbi, a exclu une offensive dans
l'immédiat. Il a cependant prévenu à la radio que «tôt ou tard
Israël devrait mener une offensive dans la bande de Gaza qui est
devenue une base iranienne», ce qu'a confirmé le chef de
l'opposition de droite Benjamin Netanyahu. «Nous devons renforcer
la coordination avec l'Egypte, la Jordanie, avec l'aide des
Américains pour faire tomber le régime islamiste installé dans la
bande de Gaza», a-t-il ajouté.



Les 1,5 million d'habitants de la bande de Gaza vivent dans la
crainte d'un renforcement de l'embargo occidental et d'une nouvelle
flambée de violences. L'incertitude plane sur le versement des
salaires des fonctionnaires en raison de l'existence, de fait, de
deux gouvernements.



Le Hamas a pris vendredi le contrôle de la bande de Gaza après
avoir mis en déroute les forces de sécurité fidèles au Fatah, au
cours de combats qui ont fait 115 morts et des centaines de
blessés. M.Abbas a limogé le cabinet dirigé par le Premier ministre
issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh.



agences/bri

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La Suisse très inquiète

La Suisse est très inquiète face à la situation dans la bande de Gaza. Elle prend acte de la nomination d'un gouvernement d'urgence par le président Mahmoud Abbas et soutient ses efforts en vue d'un règlement pacifique de la crise.

La plupart des partenaires de la Direction du développement et de la coopération (DDC) ont dû suspendre leurs activités au vu de la violence ambiante.

La représentation de la Suisse à Ramallah est en contact avec la soixantaine de Suisses établis en Cisjordanie, notamment à Jérusalem-Est. Quatre collaborateurs du CICR sont enregistrés dans la bande de Gaza.

Le DFAE déconseille les voyages dans les territoires palestiniens occupés.

M.Beckett défend la Grande-Bretagne

La politique de la Grande-Bretagne à l'égard des Palestiniens du Hamas n'a pas exacerbé la violence au Proche-Orient, a affirmé la ministre britannique des Affaires étrangères Margaret Beckett dimanche, en réponse à des accusations lancées par une ONG.

Selon The Christian Aid charity, une ONG britannique, la politique menée par Tony Blair dans cette région et son refus de dialoguer avec les membres du gouvernement palestinien issus du Hamas a aidé à enflammer la bande de Gaza.

Après la victoire du Hamas aux élections de 2006, l'Union européenne et les Etats-Unis avaient gelé leur aide aux Palestiniens.

La politique d'isolement du Hamas "a contribué à l'effondrement de l'économie de Gaza qui a aidé à créer le climat de désespoir et a aggravé la violence du conflit interne" entre Palestiniens, a souligné l'ONG.

"Nous sommes toujours engagés. Mais un dialogue politique est impossible quand un parti se consacre à la violence et la destruction de l'autre", a répondu Mme Beckett.