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L'Arménie et l'Azerbaïdjan échouent à apaiser un regain de violences

Une maison partiellement détruite par les combats à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. [Reuters - Hayk Baghdasaryan]
Les combats ont repris jeudi matin aux frontières de l'Arménie et l'Azerbaïdjan. / Le Journal horaire / 15 sec. / le 16 juillet 2020
Des combats entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont fait au moins 16 morts ces derniers jours dans un regain de violences entre ces deux pays en conflit depuis des décennies. Une accalmie a été observée mercredi avant une reprise des hostilités jeudi.

Ces combats, qui ont débuté dimanche à la frontière séparant ces ex-républiques soviétiques du Caucase, mettent face à face deux ennemis de longue date et constituent les heurts les plus graves depuis 2016, laissant craindre une déstabilisation de la région.

Les belligérants ont indiqué dans des communiqués séparés que "des combats (étaient) en cours" jeudi matin, Erevan comme Bakou affirmant chacun avoir répliqué à une offensive adverse. Les deux pays avaient cessé les combats entre mercredi minuit et jeudi matin, après trois jours d'affrontements meurtriers.

Au moins 16 personnes ont été tuées entre dimanche et mardi, à savoir 11 militaires, dont un général, et un civil azerbaïdjanais, ainsi que quatre soldats arméniens. Les deux pays s'accusent mutuellement d'avoir déclenché ce regain des hostilités.

En conflit depuis les années 90

Les deux ex-républiques soviétiques sont en conflit depuis des décennies autour du Nagorny Karabakh, une région sécessionniste d'Azerbaïdjan soutenue par l'Arménie et théâtre d'une guerre au début des années 1990 qui a fait 30'000 morts.

Les récents affrontements ont cependant lieu loin de ce territoire, à la frontière nord entre les deux pays.

La Russie, puissance régionale, les Etats-Unis et l'Union européenne ont tous appelé l'Azerbaïdjan et l'Arménie à cesser les hostilités. Tandis que la Turquie a apporté tout son soutien à l'Azerbaïdjan.

asch avec agences

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La Russie en arbitre

L'Azerbaïdjan, qui dispose de revenus importants grâce à ses réserves immenses de pétrole, a depuis des années dépensé sans compter en matière d'armement, et a menacé de reprendre le Nagorny Karabakh par les armes si nécessaire, alors qu'une médiation internationale échoue depuis près de 30 ans à trouver une solution négociée.

L'Arménie, bien plus pauvre, est cependant plus proche de la Russie, qui dispose d'une base militaire en territoire arménien. Erevan appartient aussi à une alliance politico-militaire dirigée par Moscou, l'Organisation du traité de sécurité collective.

Le Kremlin, qui se positionne en arbitre dans la région, livre des armes aux deux pays. Et depuis près de 30 ans, il est parvenu à éviter une guerre ouverte.