La jeune démocratie tunisienne, qu’on désigne comme "le seul rescapé du Printemps arabe" est-t-elle en danger? Depuis 2011, la Tunisie a connu une valse de gouvernements, qui n'ont pas réussi à répondre aux attentes sociales de la population.
Pour Neji Bghouri, président du syndicat des journalistes, la classe politique est faite de corrompus, et d’islamistes. Et ces derniers gagnent du terrain.
"Façade de démocratie"
Selon le journaliste, ce sont eux qui ont réussi à faire chuter le Premier ministre à peine installé. "Je suis vraiment inquiet, parce qu’on n’a pas une démocratie stable. Nous sommes en pleine transition. Il y a cette façade de démocratie", assure-t-il.
"Nous sommes libres, mais jusqu’à quand? Comme journaliste, je touche quotidiennement cette menace du courant islamiste. Et peut être qu’un jour où l’autre, je recevrai une balle dans la tête", alerte Neji Bghouri.
Economie figée
"Pour éviter au pays des conflits entre institutions, le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh a présenté sa démission au président Kais Saied, afin de lui ouvrir un chemin nouveau pour sortir de cette crise", ont écrit mercredi les services du Premier ministre dans un communiqué.
Celui-ci a démissionné sous la pression du parti d'inspiration islamiste Ennahdha. Elyes Fakhfakh, 47 ans, chef d'un parti social-démocrate sans élu qui avait prêté serment le 27 février, va continuer à gouverner en attendant qu'un successeur soit nommé. Il aura effectué l'un des plus courts mandats depuis la révolution de 2011 qui a balayé le régime de Zine el Abidine Ben Ali.
A la poussée des islamistes s’ajoute la crise économique liée au Covid-19. La reprise d’une économie aujourd’hui complètement figée est totalement illusoire dans un tel contexte politique
Maurine Mercier/gma/afp