Des milliers de Bulgares dénoncent la dérive mafieuse du gouvernement

Depuis une semaine, des milliers de Bulgares manifestent à Sofia et dans une dizaine de villes pour dénoncer la dérive mafieuse du gouvernement de centre-droit. Ils l'accusent de corruption et réclament sa démission.

A Sofia, les protestataires, dont beaucoup de jeunes, ont bloqué pendant sept heures la circulation dans le centre-ville ce jeudi. Brandissant des drapeaux, ils scandaient "nous serons là tous les jours", "démission" et "mafia" à l'adresse du gouvernement de centre-droit de Boïko Borissov, au pouvoir depuis dix années quasiment ininterrompues.

Ils réclament aussi la démission du procureur général Ivan Guechev, qu'ils accusent de "partialité". Ce dernier avait ordonné une semaine auparavant une perquisition dans les bureaux de deux conseillers du président Roumen Radev, proche des socialistes, qui dénonce lui aussi le "caractère mafieux" du gouvernement.

Les protestations réunissent l'opposition de gauche et de droite, ainsi que des manifestants qui déclarent n'être sympathisants d'aucun parti. Le président bulgare lui-même, qui a assez peu de pouvoir en Bulgarie, s'est rangé du côté des manifestants et a engagé un bras de fer contre le Premier ministre et chef de l'exécutif Boïko Borissov.

Boïko Borissov promet un remaniement

Le Premier ministre et les alliés nationalistes de sa coalition gouvernementale ont déclaré jeudi qu'ils resteraient au pouvoir jusqu'à la fin du mandat du Parlement au printemps prochain.

Mais pour calmer les manifestants, le chef du gouvernement a lâché trois de ses plus influents ministres - ceux des Finances, de l'Economie et de l'Intérieur - pour montrer l'indépendance de son parti vis à vis de ces hommes contestés.

Une motion de censure contre le gouvernement a été déposée au Parlement par les socialistes, mais elle a peu de chances d'aboutir. Après le vote, attendu mardi, Boïko Borissov a promis "un énorme remaniement gouvernemental".